La presse britannique rage contre le nouveau documentaire du prince Harry et de Meghan Markle
LONDRES — La presse britannique a éclaté d’indignation, vendredi, face à la série documentaire du prince Harry et de Meghan Markle, qui fustige les médias britanniques pour son traitement du couple royal.
Mais une grande partie du Royaume-Uni a réagi à la série de Netflix avec un haussement d’épaules. Buckingham Palace n’a fait aucun commentaire et le premier ministre n’a pas regardé.
Les trois premiers épisodes d’une heure de «Harry et Meghan» sont sortis jeudi, et trois autres sont attendus le 15 décembre. Jusqu’à présent, la série ne contenait pas de révélations fracassantes comme le craignait le palais.
Dans l’émission, le couple, ainsi que des amis et des membres de la famille de Meghan, raconte leurs vies d’avant et leur romance florissante, menant à leur mariage de conte de fées au château de Windsor en 2018. Ils exposent aussi leur mécontentement croissant face à ce qu’ils décrivent comme le traitement médiatique raciste contre Meghan et le manque de soutien du palais.
Harry et Meghan ont quitté leurs fonctions royales au début de 2020 et ont déménagé en Californie pour commencer une nouvelle vie en tant que militants, bienfaiteurs caritatifs et personnalités médiatiques.
Au cœur de la série se trouve la relation symbiotique et parfois toxique entre la famille royale britannique et les médias. Chaque partie a besoin de l’autre, mais les deux sont souvent insatisfaits des arrangements. Le prince Harry a longtemps dénoncé l’intrusion de la presse qui, selon lui, a assombri son enfance et contribué à la mort de sa mère, la princesse Diana. Cette dernière a été tuée dans un accident de voiture à Paris en 1997 alors qu’elle était poursuivie par des photographes.
Meghan affirme dans le documentaire que les médias voulaient la «détruire», tandis que Harry dit que sa femme a été soumise à une «frénésie médiatique».
Une «attaque» contre la reine
Cela a outré les journaux britanniques, dont beaucoup ont exposé leur colère sur les premières pages et les pages éditoriales.
Certains se sont opposés aux affirmations de la série selon lesquelles le Commonwealth du Royaume-Uni et ses anciennes colonies – une organisation dirigée jusqu’à sa mort par la reine Élisabeth II – est une extension de l’Empire britannique et de son racisme. La première page du «Daily Telegraph» a reproché à l’émission d’être une «attaque directe» contre l’héritage de la reine.
Le «Sun» a déclaré que le documentaire était «réalisé pour un public américain – cimentant leur potentiel de gagner de l’argent aux États-Unis – et au diable le reste, y compris la vérité».
Le journal écossais Daily Record a indiqué que le palais était abasourdi par les allégations du couple, sous le titre: «Nous ne sommes pas amusés».
Bob Seely, un député du Parti conservateur au pouvoir, a même annoncé son intention de présenter un projet de loi au Parlement pour dépouiller le couple de leurs titres royaux, le duc et la duchesse de Sussex. M. Seely a affirmé que le prince Harry attaquait d’importantes institutions britanniques, «en plus de saccager sa famille et de monétiser sa misère pour la consommation publique».
La série est diffusée à un moment crucial pour la monarchie. Le roi Charles III tente de montrer que l’institution a encore un rôle à jouer après la mort en septembre de la reine, dont la popularité personnelle a refroidi les critiques à l’encontre de la couronne pendant ses 70 ans de règne.
Le roi a refusé de commenter la série Netflix lors d’engagements publics à Londres jeudi ou lors d’une visite vendredi au club de football gallois Wrexham AFC.