Urgence climatique: des citoyens sonnent l’alarme
POLITIQUE. Le candidat de Québec Solidaire lors des dernières élections provinciales, François Poisson, flanqué d’un groupe de citoyens préoccupés par l’environnement ont déposé une «Déclaration d’urgence climatique» lors du dernier conseil des maires de la MRC de Bécancour.
Le groupe souhaite avoir une résolution d’appui de la MRC de Bécancour lors de la prochaine séance qui aura lieu au mois de janvier. «C’est près de la moitié de la population du Québec dont la municipalité ou la MRC ont endossé la Déclaration d’urgence climatique. Elle a été déposée dans un quart de plus. C’est donc 75% de la population du Québec dont la municipalité a été approchée pour cette opération-là», a fait valoir François Poisson.
Celle-ci fait suite à l’augmentation des gaz à effet de serre et de la température moyenne de la planète qui a entraîné un déréglementation climatique mondiale. «L’ONU a pris position dernièrement, disant qu’on avait un deux ans pour faire quelque chose et qu’il y avait une urgence. Jusqu’à présent, la réponse des gouvernements n’est pas adaptée. Il faut qu’il y ait un mouvement social et qui soit fait avec d’autres instances gouvernementales de proximité», a-t-il soulevé.
«Il faut mettre en place un plan de transition, non pas graduel, mais d’urgence. Il faut impérativement réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer d’une société dépendante aux énergies fossiles à une société carboneutre. Il en va de la survie de l’espèce humaine. On en est rendu là, malheureusement», a-t-il ajouté.
Plusieurs enjeux
Pour les aider dans leur réflexion, les citoyens ont également déposé aux maires un document dans lequel ils expliquent les enjeux de sécurité à plusieurs niveaux et les principales conséquences anticipées.
Au point de vue économique, ils craignent une chute des revenus agricoles, une diminution importante de la pêche, une augmentation des espèces envahissantes, une chute du tourisme, une hausse du prix des denrées alimentaires, une augmentation du chômage, une chute du pouvoir d’achat, une explosion des coûts de santé, un effondrement des services publics, une réduction des couvertures et une hausse du prix des assurances.
En ce qui concerne la santé humaine, la Déclaration soulève une dégradation de la qualité de l’air, les migrations d’insectes responsables d’infections, la contamination biologique des réserves d’eau douce, la diminution des réserves d’eau potable, la multiplication des maladies cardio-respiratoires, l’augmentation des cancers, de la mortalité et de la morbidité due aux coups des chaleurs extrêmes et une augmentation des risques de pandémie.
Pour ce qui est de l’enjeu alimentaire, les principales conséquences se situent au niveau des rendements des cultures et de la productivité des terres agricoles, un accroissement des précipitations violentes et des sécheresses sévères qui détruisent les récoltes et accélèrent la destruction des sols, l’acidification des océans qui affecte les stocks alimentaires marins et la raréfaction des denrées pouvant déstabiliser des populations entières.
Au niveau environnemental, on craint la destruction de 80% des couvertures forestières affectant l’un des principaux puits de carbone, de 83% des mammifères sauvages, la disparition de 90% des gros poissons des océans, un taux d’extinction de 100 à 1000 fois plus élevé que le taux naturel, une augmentation des zones mortes dans les océans, une fonte du couvert de glace arctique et antarctique qui dérègle les courants océaniques ainsi que les températures mondiales.
Pour ce qui est de la sécurité nationale et internationale, les citoyens font valoir une montée du niveau des océans mettant en danger les grandes villes côtières, la destruction d’habitats humains engendrant des migrations massives, un manque de ressources alimentaires et d’eau douce générant des guerres civiles.