Les élus du Centre-du-Québec veulent des réponses
POLITIQUE. En ce début de période électorale, les élus municipaux de la région convient des candidats de chacun des partis à une assemblée pour obtenir des engagements concernant trois grands thèmes pour lesquels la région se trouve désavantagée.
Déjà, les candidats et les partis ont reçu un cahier pour qu’ils puissent se préparer à la rencontre organisée par la Table des MRC du Centre-du-Québec. «Ce n’est pas une séance pour les coincer. Au contraire, on veut qu’ils soient prêts et qu’ils aient des réponses pour le Centre-du-Québec. C’est une grosse rencontre. Ça ne se fait nulle part ailleurs au Québec, souligne la préfète de la MRC de Nicolet-Yamaska, Geneviève Dubois. D’habitude, ils arrivent avec leur liste d’épicerie. Nous ce qu’on leur dit, c’est voici ce qui ne fonctionne pas bien chez nous; qu’est-ce que vous avez comme solution?»
L’enjeu de la santé sera certainement au cœur des discussions. Sans réclamer un CISSS pour la région, les élus réclament l’accès à des soins de santé de proximité. «Quand on a des suivis, des soins qui ne sont pas nécessairement urgents, c’est important d’avoir des soins de proximité», fait valoir la mairesse de Nicolet qui a mené une bataille pour garder des services au Centre Christ-Roi.
Les corridors de services seront aussi au cœur des discussions. «Les gens de Nicolet-Bécancour, nos soins on va les chercher à Trois-Rivières, mais à Drummondville, le corridor n’est pas respecté. Les chirurgies thoraciques, oncologiques qui étaient à Drummondville, ont été transférés à Trois-Rivières, alors qu’eux, leur corridor de services naturel est Sherbrooke.»
«Des décisions se prennent à l’extérieur. Pour avoir travaillé étroitement avec le CIUSSS au cours de la dernière année, rarement il nous parle du patient. Il nous parle des spécialistes, des équipements. Les patients sont sur la route pour aller se chercher des services spécialisés ailleurs.»
On souhaite également des engagements pour le milieu communautaire. «Beaucoup de problématiques ont été pelletées dans leur cour pour les services de santé. Nos centres d’action bénévole doivent faire des transports médicaux en beaucoup plus grand nombre parce qu’il n’y a plus de services de proximité.»
Le communautaire est sous-financé au Centre-du-Québec par rapport à certains régions, ajoute la préfète: «On a fait des études avec quatre régions qui sont comparables en terme d’indice de défavorisation, de population, de revenus moyens. Le montant versé aux organismes, par habitant, est de 162$ dans le Bas Saint-Laurent, 153$ en Mauricie, 163$ en Abitibi, et de 118$ au Centre-du-Québec. Si on multiplie ça par le nombre de personnes, ça commence à faire du financement qui n’est pas à la hauteur et il y a encore une iniquité».
La présence de l’État dans la région est aussi peu déficiente, selon ce qu’observe Geneviève Dubois. «Nous avons trois directions régionales chez nous: le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du Territoire, le ministère de l’Économie, des Sciences et de l’Innovation et celui d’Emploi et Solidarité Sociale. Sinon, plusieurs décisions sont prises à l’extérieur du Centre-du-Québec pour notre région. Avoir une présence de l’État chez nous, c’est essentiel au développement d’une région. Ça permet aussi d’adapter les services et les interventions à nos besoins».
La Table de MRC du Centre-du-Québec a également réalisé un portrait de la situation du programme d’Infrastructure 2018-2028. «Pour une population à peu près comparable à 244 000 au Centre-du-Québec et 268 000 en Mauricie, la Mauricie va recevoir 2,4 milliards, dans les dix prochaines années, et le Centre-du-Québec 1,4 milliard, indique Mme Dubois. C’est quand même un milliard de différence sur dix ans pour des infrastructures chez nous. Ce qu’on veut savoir, c’est ce que les candidats vont faire pour rétablir l’équité.»
Cette rencontre aura lieu le 28 août, à 19h, au Centre Expo de Drummondville. La rencontre ne sera toutefois pas citoyenne, mais on souhaite tout de même la présence de différents intervenants.