Conflit à l’ABI: une préoccupation commune pour les quatre candidats de Nicolet-Bécancour
POLITIQUE. D’une même voix, les quatre principaux candidats aux élections provinciales dans Nicolet-Bécancour ont signifié leur préoccupation commune à l’égard du conflit de travail qui sévit à l’Aluminerie de Bécancour.
On se rappelle que le 11 janvier dernier, les 1030 travailleurs de l’usine étaient mis en lock-out par leur employeur. Depuis, les négociations avancent à pas de tortue, même avec l’intervention du médiateur spécial, Lucien Bouchard, chargé de rapprocher les parties.
Sans vouloir s’immiscer dans le conflit d’ordre privé, les quatre candidats ont néanmoins fait savoir qu’un règlement négocié imminent était souhaitable et dans l’intérêt de tous, non seulement pour les employés et l’employeur, mais aussi pour leurs familles, les sous-traitants, les commerçants et l’économie de la région en général.
«Au-delà de la partisannerie politique, l’enjeu qui prédomine est le règlement rapide de ce lock-out et ce, dans les meilleures conditions qui soient»
– Les quatre principaux candidats aux élections provinciales
«Il s’agit du principal employeur du comté avec le CIUSSS-MCQ, rappelle le candidat de Québec Solidaire, François Poisson, qui a initié cette sortie commune. C’est un enjeu important qui va au-delà des lignes de partis. Ça va montrer à l’entreprise l’importance qu’elle a pour nous, montrer aux travailleurs qu’on est derrière eux et montrer à la population que les partis peuvent être unis devant des questions qui sont d’une importance aussi cruciale.»
«Quand François nous a contactés, on a tous embarqué spontanément, renchérit le candidat de la Coalition Avenir Québec, Donald Martel. Je lui lève d’ailleurs mon chapeau pour cette initiative parce que ça envoie un message fort. On a tort de penser qu’on est divisé dans tout, sur tout. Oui, il y a des enjeux fondamentaux sur lesquels on ne s’entend pas mais il y en a aussi d’autres où c’est le cas. Un conflit comme celui de l’ABI en est un exemple: c’est impossible qu’il nous laisse indifférent. On est tous touchés d’une certaine façon. Je pense que c’est la chose qu’il fallait faire.»
«Ce temps d’arrêt est important, ajoute la candidate du Parti Québécois, Lucie Allard. On s’entend sur le fait qu’il faut que ce conflit se règle rapidement et dans les meilleures conditions qui soient. Alors pourquoi pas unir nos voix pour le dire…»
«C’est un enjeu économique majeur qu’il faudra aborder en campagne électorale si ce n’est pas réglé, indique quant à elle la candidate libérale Marie-Claude Durand. Mais on est tous du même avis: on aimerait que le conflit ne s’étire pas jusqu’au premier octobre.»
Les quatre candidats n’ont pas l’intention de s’immiscer dans les négociations et ils les laissent suivre leur cours. Mais par leur action commune, ils y mettent leur grain de sel par la bande: «En montrant qu’on est capable de s’entendre, on donne un peu l’exemple. Alors si ça peut teinter les négociations, alors tant mieux», termine François Poisson.