Après Alma, les Métallos souhaitent une intervention pour Bécancour
POLITIQUE. Le Syndicat des Métallos salue les dispositions de la nouvelle entente entre le gouvernement du Québec et Rio Tinto, qui libèrent Hydro-Québec de l’obligation d’acheter des surplus d’énergie comme ça avait été le cas en 2012 lors du lockout à l’aluminerie d’Alma.
En 2012, ce sont 148 millions $ qu’avait coûté le lockout chez Rio Tinto Alcan à Alma. C’est qu’Hydro‑Québec était alors tenue d’acheter les surplus d’électricité dus à la réduction de la production à l’usine d’Alma pendant le lockout, qui avait duré 6 mois.
« Nous n’avons pas accès aux textes de l’entente, mais selon les déclarations de la ministre Anglade, il ne serait plus possible pour Rio Tinto de financer un conflit de travail en obligeant Hydro-Québec à racheter les surplus d’électricité. Nous avions dénoncé cette injustice en 2012 et à plusieurs reprises par la suite. C’est une épée de Damoclès de levée dans le cas de Rio Tinto Alcan au Saguenay‒Lac-St-Jean. Maintenant le problème demeure entier chez ABI à Bécancour et Québec ne peut fermer les yeux », a fait valoir le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau, par voie de communiqué.
Le Syndicat presse toutefois Québec de corriger le contrat avec l’Aluminerie de Bécancour où un lockout est reconnu comme un cas de « force majeure », libérant ABI de ses obligations avec la Société d’État.
Le contrat entre Rio Tinto, Alcoa et le gouvernement stipule en effet que l’aluminerie n’est pas tenue d’acheter le bloc d’énergie qui lui est réservé en cas de lockout, puisque celui-ci est considéré comme un cas de « force majeure ». En temps normal, ABI devrait payer pour tout le bloc d’énergie qui lui est alloué, fait valoir le Syndicat.
Cela représente à ce jour un manque à gagner de 118 millions dans les coffres d’Hydro-Québec et le compteur tourne toujours, à raison de 600 000 $ par jour. De plus, ABI est dispensée, de payer une pénalité pour sa baisse de production de 41,9 millions $.
« Québec a réglé le problème avec Rio Tinto, mais pendant ce temps, la facture grimpe chez ABI. Les Québécois paient encore la note pour aider une multinationale à financer son lockout. Ce déséquilibre des forces en présence est indécent. Les Québécois n’ont pas à faire les frais d’un lockout décrété unilatéralement par des multinationales. Le gouvernement doit intervenir », insiste le directeur québécois des Métallos.