Un lock-out est déclenché dimanche soir au port de Montréal

MONTRÉAL — L’Association des employeurs maritimes (AEM) a décrété dimanche soir un lock-out au port de Montréal, peu après que le syndicat représentant les débardeurs du port a rejeté son offre.

L’AEM avait donné un préavis de lock-out, à moins que les débardeurs acceptent avant 21h dimanche son offre, dite finale, déposée jeudi soir.

«Dans ce contexte, l’AEM réitère sa demande au ministre du Travail, Steven MacKinnon, d’intervenir pour dénouer l’impasse le plus rapidement possible», a affirmé l’AEM dans un communiqué diffusé dimanche soir, déplorant le résultat négatif du vote du syndicat.

«Plusieurs acteurs des milieux économiques et maritimes de partout au pays ont logé la même demande dans les dernières semaines afin de faire bouger les choses. Tous souhaitent, comme l’AEM, que ce conflit soit résolu pour que cessent d’être prises en otage les entreprises québécoises et canadiennes qui doivent pouvoir se fier à des activités prévisibles et continues au port de Montréal», peut-on lire dans le même document.

Les membres du syndicat représentant quelque 1200 débardeurs du port de Montréal ont rejeté dimanche à 99,7 % l’offre proposée par l’employeur.

La section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, a indiqué par voie de communiqué que 1086 de ses 1197 membres ont exercé leur doit de vote à la suite d’une assemblée générale.

«L’offre hostile a été rejetée parce que l’employeur a refusé de négocier. Rien dans l’offre ne reflète les demandes du syndicat. Si l’AEM avait respecté les processus de la négociation collective, on aurait trouvé des solutions et on aurait évité un conflit au port de Montréal», a soutenu Michel Murray, conseiller syndical au SCFP, dans un communiqué.

L’intervention du Service de médiation et de conciliation du gouvernement fédéral n’a pas permis de rapprocher les parties au port de Montréal.

Le SCFP et l’AEM ont passé deux heures au Service de médiation et de conciliation fédéral, vendredi, sans faire de progrès.

M. Murray ne voyait que «des changements cosmétiques» dans la dernière offre patronale qui n’adresse pas, selon lui, l’un des principaux points en litige portant sur les horaires de travail.

Il s’agit du troisième conflit de travail touchant les chaînes d’approvisionnement au pays cette année, après ceux touchant le transport ferroviaire et aérien, ce qui inquiète le ministre MacKinnon.

Vendredi à Ottawa, le ministre a imploré les parties à négocier et de s’entendre pour renouveler la convention collective. Il a réitéré l’importance de ne pas affecter les chaînes d’approvisionnement au pays.