Travailleuses dans les CPE: une pétition de 20 000 signatures est déposée
MONTRÉAL — Une pétition de près de 20 000 signatures a été déposée à l’Assemblée nationale, mercredi, en appui aux travailleuses dans les CPE actuellement en négociation pour le renouvellement de leur convention collective.
Parrainée par le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine Joël Arseneau, la pétition vise à soutenir les revendications de ces travailleuses pour un meilleur salaire, un fardeau de tâches moindre et plus de ressources pour offrir des services aux enfants.
Cette pétition démontre l’ampleur de l’appui dont jouissent les travailleuses dans les Centres de la petite enfance, affirme Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux affiliée à la CSN. Ce sont des parents, des travailleuses, «monsieur et madame tout le monde» qui l’ont signée, indique-t-elle.
La négociation entre Québec et les syndicats qui représentent ces travailleuses dans les CPE dure depuis le printemps.
Comme il y a pénurie de travailleuses dans les services de garde et que Québec veut développer des milliers de places pour répondre aux besoins, il cherche à «optimiser» les ressources en place.
Or, celles-ci sont déjà épuisées et quittent souvent la profession à cause du salaire et de l’ampleur de la tâche, note Mme Vachon.
Le salaire d’une éducatrice qualifiée, au premier échelon, est de 21,60 $ l’heure.
Mme Vachon rapporte que Québec n’offre pas encore des augmentations salariales de 17,4 % sur cinq ans, comme ce qui a été accordé à l’ensemble des employés de l’État. «Pour y avoir droit, il nous demande d’accepter des reculs dans nos conditions actuelles d’emploi. »
Le Conseil du trésor a déjà indiqué, en effet, que les augmentations de 17,4 % accordées au secteur public l’avaient été en contrepartie de plus de «flexibilité» dans l’organisation du travail, afin de pouvoir avoir «un impact réel sur les services».
Le cabinet de la ministre Sonia LeBel souligne aussi qu’«il n’est pas question d’obliger les éducatrices à travailler 40 heures par semaine, mais de permettre à celles qui veulent en faire plus, sur une base volontaire, de pouvoir le faire».
Du côté de la Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, la grève a déjà commencé. De façon générale, elle prend la forme d’une ouverture plus tardive du service de garde le matin, tant dans les CPE que dans les services de garde en milieu familial.
Du côté de la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, on parle d’un mandat de cinq jours de grève. «Pour l’instant, on continue la négociation; on laisse la chance à la négo, en ayant notre mandat en poche, puis on n’hésitera pas à l’utiliser quand on va sentir que ça va être le moment», a résumé Mme Vachon.