Le taux de chômage reste à 6,5 % au Canada et monte à 5,7 % au Québec en octobre
OTTAWA — Le taux de chômage s’est maintenu à 6,5 % au pays en octobre, selon Statistique Canada, alors qu’il ne s’est créé qu’un modeste 15 000 emplois à l’échelle nationale au cours du mois.
Selon l’agence fédérale, les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien ont connu le mois le plus faste en matière de création d’emplois.
À l’inverse, l’emploi a diminué dans la finance, les assurances, les services immobiliers et les services de location, ainsi que dans les administrations publiques.
Au Québec, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage par rapport à septembre, pour s’établir à 5,7 %. Il a augmenté à 6,7 % à Montréal, par rapport à 6,6 % en septembre, alors qu’il a reculé à 4,0 % à Québec, par rapport à 4,3 %.
Brendon Bernard, économiste principal du site de recrutement Indeed, a affirmé qu’octobre n’avait pas été bien différent des mois précédents sur le marché du travail.
«L’emploi a enregistré des gains modestes, une fois de plus submergé par une croissance démographique toujours forte. C’est une tendance familière: la population a dépassé la croissance de l’emploi pendant tous les mois sauf un jusqu’à présent cette année», a écrit M. Bernard.
James Orlando, directeur économique chez TD, a soutenu que l’action du gouvernement fédéral pour restreindre l’immigration aidera le marché du travail à se stabiliser «avec une croissance de la population active moindre qui pourra correspondre à la croissance de la demande des entreprises».
De nombreux économistes estiment que la faiblesse du marché du travail se poursuivra à court terme, avant que les baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada ne déclenchent un rebond de l’activité économique l’année prochaine.
La banque centrale a abaissé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage le mois dernier en réponse au ralentissement de l’inflation et à la faible croissance économique. Le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que la prochaine décision sur les taux en décembre dépendra des données économiques à venir.
M. Orlando a indiqué que les derniers chiffres de l’emploi suggèrent que l’économie n’est pas en train de s’effondrer.
«Cela plaide en faveur d’une démarche plutôt mesurée de la part de la Banque du Canada», a-t-il fait valoir.
Forte croissance des salaires
Malgré la faiblesse persistante du marché du travail, la forte croissance des salaires se poursuit au Canada. En octobre, le salaire horaire moyen a augmenté de 4,9 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 35,76 $.
«Le marché du travail ne répond pas aux besoins des chômeurs, mais les gains salariaux semblent satisfaisants pour ceux qui ont un emploi stable», a déclaré M. Bernard.
Le rapport de vendredi a également apporté un éclairage sur la santé financière des ménages.
Selon Statistique Canada, 28,8 % des Canadiens âgés de 15 ans ou plus vivaient dans un ménage qui avait de la difficulté à répondre à ses besoins financiers – en matière de transport, de logement, de nourriture et de vêtements – en octobre.
Cette proportion était en baisse par rapport à 33,1 % en octobre 2023 et à 35,5 % en octobre 2022. Elle restait cependant supérieure à celle de 20,4 % enregistrée en octobre 2020.
Les prestations liées à la pandémie en 2020 ont contribué à réduire les inégalités de revenus, les ménages à faible revenu ayant vu leur revenu après impôt augmenter à un rythme plus rapide que les autres.
L’inflation a considérablement ralenti au cours des deux dernières années, passant de 6,9 % en octobre 2022 à 1,6 % en septembre. La croissance des salaires, en revanche, a continué de croître rapidement.
Le rapport de vendredi indique que les personnes vivant dans un logement loué sont également plus susceptibles de déclarer avoir des difficultés à répondre à leurs besoins financiers, près de quatre sur dix ayant indiqué que telle était leur situation.
Cela se compare à un peu moins d’un quart des personnes vivant dans un logement dont un membre du ménage est propriétaire.
Les immigrants étaient également plus susceptibles d’être confrontés à des difficultés financières le mois dernier, ce qui était le cas d’environ quatre immigrants sur dix arrivés au cours de la dernière année.
Comme ce fut le cas en 2022 et 2023, les résidents du Québec étaient les moins susceptibles de vivre dans un ménage qui éprouvait des difficultés à répondre à ses besoins financiers en octobre, à 22,3 %.
Par ailleurs, les proportions de personnes vivant dans un ménage éprouvant des difficultés financières en Ontario (31,7 %) et en Alberta (31,3 %) étaient supérieures à la moyenne canadienne.