Le gouvernement fédéral donne des précisions sur sa stratégie contre la haine

OTTAWA — Le gouvernement libéral a dévoilé plus de détails sur sa stratégie et son financement pour lutter contre la hausse des crimes haineux ciblant plusieurs communautés.

La ministre de la Diversité, Kamal Khera, avait présenté mardi son Plan d’action de lutte contre la haine, qui vise à coordonner la manière dont les différents ministères mettent de l’avant la diversité et préviennent les incidents violents et les discours haineux en ligne.

Mme Khera a indiqué que ce financement est nécessaire parce que Statistique Canada signale une augmentation des crimes haineux impliquant les juifs, les musulmans, les personnes LGBTQ+ et d’autres communautés.

«Que ce soit en ligne ou dans nos rues, les propos [et] les actes haineux ont un impact dévastateur sur nos communautés et notre pays tout entier. Qu’il s’agisse d’attaques contre nos mosquées, de divisions communautaires ou même de la perte d’êtres chers», a-t-elle déclaré devant une mosquée de Brampton, en Ontario.

Elle a souligné l’arrestation la semaine dernière d’un homme de London en Ontario, qui avait harcelé verbalement une femme portant un foulard islamique et brandi un couteau selon la police. En 2021, un nationaliste blanc autoproclamé de cette même ville du sud-ouest de l’Ontario a assassiné quatre membres d’une famille musulmane dans ce qu’un juge a statué être un acte de terrorisme.

«Nous ne pouvons pas laisser la haine se propager sans contrôle; le coût de l’inaction est bien trop élevé», a pressé Mme Khera.

Le plan d’action publié détaille comment Ottawa entend dépenser les 273,6 millions $ que les libéraux ont alloués dans le budget d’avril à divers programmes, sur une période de six ans.

Mme Khera a indiqué que cette allocation comprend un complément de 65 millions $ à un fonds qui aide les organismes communautaires et religieux à couvrir les frais d’installation de caméras ou d’embauche d’agents de sécurité. Elle a noté qu’Ottawa a augmenté le montant annuel de l’argent que les institutions peuvent demander, si par exemple elles estiment qu’il est nécessaire d’obtenir une sécurité 24 heures sur 24.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a déclaré que l’argent supplémentaire pour la sécurité est «très bienvenu, car de nombreuses institutions ont été sollicitées au-delà de leurs capacités», notant que des écoles juives ont été la cible de tirs, des synagogues vandalisées et des entreprises juives incendiées.

Le plan d’action présenté mardi reprend en grande partie le travail déjà effectué par les ministères et organismes fédéraux, avec l’idée de créer des groupes de consultation capables de repérer les lacunes dans la loi et les programmes, ou de s’attaquer aux obstacles à la mise en œuvre d’une stratégie antiraciste existante.

Il énumère divers programmes aidant les organismes antiracistes à surveiller et à combattre la haine en ligne, ainsi qu’une formation pour les procureurs de la Couronne sur «la dynamique unique des crimes haineux».