Chefferie libérale : Il faut «baisser le nombre d’immigrants», clame Rodriguez
LÉVIS — Alors que le débat sur l’immigration fait rage entre la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ), le candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ), l’ex-ministre fédéral Pablo Rodriguez, se jette dans la mêlée en affirmant qu’il faut en réduire le nombre.
Selon lui, il faut une diminution du nombre d’immigrants de «façon générale».
«Si vous baissez les seuils de 50 000, mais que vous rentrez dix fois plus au niveau des temporaires, vous n’arriverez pas à régler le problème et vous allez avoir, ce qui se passe actuellement, des défis au niveau de la société», a-t-il affirmé en mêlée de presse en marge du congrès du PLQ qui se tient à Lévis.
Il a ajouté qu’il fallait «avoir une approche équilibrée» et le faire de «façon humaine et responsable, en tenant compte du fait qu’on a aussi des besoins réels en termes de travailleurs étrangers temporaires dans les différentes industries».
Il y a actuellement 600 000 immigrants temporaires sur le territoire du Québec.
Plus tôt vendredi, Pablo Rodriguez a reçu plusieurs nouveaux appuis, dont d’anciens ministres des gouvernements Couillard et Bourassa.
«Marins en cavale»
Les cinq candidats à la chefferie – en plus de M. Rodriguez, on retrouve Charles Milliard, Frédéric Beauchemin, Denis Coderre et Marc Bélanger – sont sur le plancher du 35e congrès du PLQ pour réseauter et solliciter de nouveaux appuis.
Après avoir été dans le gouvernement libéral de Justin Trudeau qui a fait des déficits records, M. Rodriguez affirme maintenant qu’il «faut trouver un équilibre entre une saine gestion des finances publiques et être là pour la société».
Le député de Marguerite-Bourgeoys Frédéric Beauchemin a lancé une pointe à son adversaire Pablo Rodriguez quant à ses antécédents. «Il faisait partie d’un gouvernement qui dépensait comme des marins en cavale», a-t-il lancé.
M. Beauchemin affirme que le retour à l’équilibre budgétaire doit se faire «relativement rapidement».
«Selon moi, ce n’est pas quelque chose qui est impossible à faire à l’intérieur d’une fourchette de quatre à cinq ans», a-t-il dit.
Charles Milliard, quant à lui, veut un «plan de retour à l’équilibre budgétaire».
«Je veux qu’on ait une assurance sur l’atteinte du déficit zéro, mais je ne veux pas qu’on soit trop difficile avec le filet social», a-t-il expliqué.
Troisième lien
Plus tôt cette semaine, Frédéric Beauchemin a de nouveau brisé la ligne de parti en affirmant qu’il était favorable à un troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis. «Il faut penser au développement économique pour les générations futures», a-t-il plaidé.
Charles Milliard, quant à lui, a dit vouloir «proposer un plan de mobilité globale». «Et pas seulement pour Chaudière-Appalaches, mais pour l’Est du Québec», a-t-il dit, ajoutant qu’il saluait la proposition de M. Beauchemin.
Pablo Rodriguez veut un troisième lien souterrain avec un tramway qui «permet à un individu d’aller du centre-ville de Lévis au centre-ville de Québec en bas de dix minutes».
Marc Bélanger est aussi favorable au troisième lien pour les voitures et le transport en commun. «Ma vision, ce n’est pas une vision court terme, c’est une vision de développement à long terme», a-t-il lancé.
Denis Coderre est également favorable à un nouveau lien pour les voitures.
Il a aussi dit qu’il pourrait abolir les centres de service scolaire, mais qu’il garderait les commissions scolaires anglophones. «Je donnerais plus de pouvoir aux directeurs d’école et je créerais aussi un ordre des enseignants», a-t-il affirmé.
Les libéraux sont réunis en congrès jusqu’à dimanche. Ils débattront notamment de l’idée d’une constitution du Québec et d’une réforme en éducation.