Les lockoutés d’ABI se font entendre au débat des chefs
BÉCANCOUR. Les lockoutés de l’aluminerie de Bécancour se feront entendre en marge du débat des chefs ce jeudi à Montréal, devant la Maison de Radio-Canada, ce jeudi 13 septembre dès 17h15. Ils souhaitent que les leaders politiques s’impliquent davantage pour dénouer l’impasse dans les négociations avec les multinationales de l’aluminium Alcoa et Rio Tinto.
Les Métallos dénoncent également le contrat avec l’aluminerie de Bécancour qui permet aux multinationales de refiler la facture de leur lockout aux Québécois et aux Québécoises. Jusqu’à présent, le lockout représente à ce jour un manque à gagner de 148 millions dans les coffres d’Hydro-Québec et donc dans les poches de tous les Québécois et Québécoises. En effet, l’aluminerie invoque le cas de « force majeure » pour se soustraire à ses obligations et ne pas acheter l’ensemble du bloc d’électricité qui lui est réservé.
De plus, la même clause de « force majeure » lui permet d’échapper à une amende de l’ordre de 42 millions, qu’elle aurait normalement dû payer en fonction de la réduction de sa production.
« Voilà plus de 8 mois que le conflit dure. Les contrats biaisés avec le gouvernement du Québec viennent déséquilibrer les rapports de force entre la compagnie et les lockoutés. Nous sommes pris en otage, toute la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec en souffre et l’ensemble des Québécois se retrouve à payer la note. Le prochain premier ministre doit s’en mêler pour rétablir l’équilibre! Cet enjeu concerne tous les futurs élus de l’Assemblée nationale», lance le président de la section locale 9700, Clément Masse.
Il rappelle que 1030 familles sont à la rue depuis le déclenchement du lockout par ABI le 11 janvier dernier. Le litige porte sur le respect de l’ancienneté dans les mouvements de main-d’oeuvre et le financement du régime de retraite.