ABI au cœur de l’assemblée des Métallos
SYNDICAT. Plus de 400 travailleurs étaient réunis à la 54e assemblée annuelle du Syndicat des Métallos qui prenait fin ce matin à La Malbaie sur le thème « Force, solidarité, respect ».
Au cours de la semaine, des lockoutés de l’Aluminerie de Bécancour en conflit depuis plus de 10 mois sont venus rencontrer les délégués. Une vague de solidarité a déferlé sur eux (vidéo ci-bas), les sections locales participant au congrès ont annoncé des dons de l’ordre de 165 000 $, qui s’ajoutent pour plusieurs à des contributions récurrentes.
Les délégués ont résolu de demander qu’un lockout dans une aluminerie ne puisse plus être considéré comme un cas de force majeure, ce qui permet aux multinationales de l’aluminium de se soustraire à leurs obligations. « Le lockout a coûté aux Québécois presque 200 millions jusqu’à présent. Québec doit corriger ces contrats injustes qui déséquilibrent les rapports de force », a fait valoir le directeur québécois des Métallos, invitant les métallos à participer à la manifestation de mercredi prochain devant le siège social d’Hydro-Québec.
Les délégués ont aussi pu entendre une conférence de John Parisella sur l’accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada et discuter des tarifs sur l’acier et l’aluminium. « Les délégués ont réitéré l’importance de lever les tarifs sur l’acier et l’aluminium préalablement à une éventuelle signature. Il ne peut parler de libre-échange si ces tarifs injustes sont maintenus », a plaidé le directeur québécois des Métallos.
L’assemblée a par ailleurs donné le ton des revendications des prochaines années en demandant que les mesures de prévention prévues dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail s’appliquent enfin à l’ensemble des milieux de travail. Pour l’heure, seulement 16 % des travailleurs sont couverts par les dispositions sur la prévention en santé et sécurité.
« On a gagné la bataille des clauses orphelin discriminatoires pour les nouveaux travailleurs cette année, grâce à l’engagement des militants et militantes syndicaux. Notre prochaine grande bataille, ce sera pour que la prévention en santé et sécurité se fasse dans tous les milieux de travail, et ce, avec les représentants des travailleurs. Qu’on soit employeur ou travailleur, tout le monde a intérêt à ce qu’on prévienne mieux les accidents, les maladies professionnelles. Il est temps que les règlements le reflètent », a ajouté Alain Croteau.
Les Métallos ont aussi promis de maintenir la pression sur le gouvernement fédéral pour que la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies protège mieux les retraités et les anciens travailleurs. Pour l’heure, lorsqu’un régime de retraite est déficitaire et qu’une entreprise fait faillite, les travailleurs et les retraités n’ont que des miettes, une fois que les banquiers sont passés.