Une solution temporaire pour le terrain contaminé
ÉTUDE. Quelques mois après que le scandale du site lourdement contaminé du chemin Louis-Riel ait été mis à jour, une solution a été retenue par le ministère de l’Environnement.
Le ministère envisage en effet de faire un contrôle hydraulique des lieux afin de sécuriser l’ancien site d’entreposage de matières dangereuses, où près de 368 000 tonnes métriques ™ d’écumes d’aluminium, d’écumes des écumes d’aluminium et de Sérox qui laissent s’échapper d’importantes quantités de contaminants dans les eaux souterraines.
Selon ce que l’on peut apprendre dans un document d’appel d’offres pour une étude de faisabilité et des plans préliminaires, dont Le Courrier Sud a obtenu copie, ces mesures sont toutefois prises «en attendant qu’une solution viable impliquant le traitement des écumes soit développée».
L’option d’une réhabilitation complète par excavation et disposition finale des matières résiduelles a déjà été envisagée, mais une étude menée au cours de la dernière année a démontré qu’en raison de leur caractère réactif, l’excavation de ces résidus est trop dangereuse.
Le ministère a donc privilégié l’un des scénarios proposés à la suite une étude hydrogéologique exhaustive du site, en 2012, soit l’étanchéisation des sols autour des cellules jusque dans le roc et en surface.
Une opération qui pourra à tout le moins limiter les dégâts, puisque les cellules ne sont plus étanches et leur profondeur fait en sorte qu’environ la moitié des résidus seraient enfouis sous la nappe phréatique.
Ce serait donc 184 000 tm de contaminants qui réagissent au contact de l’eau souterraine en dégageant des gaz toxiques et inflammables (ammoniac, hydrogène, méthane, etc.) et sont la source d’une contamination en métaux, azote ammoniacal, chlorures et fluorures totaux des eaux souterraines qui s’écoulent dans un fossé qui draine le site en périphérie.
Ce sont les cellules 1 à 8 du site, qui a été opéré de 1986 à 2003, qui sont les plus problématiques. Selon ce qu’il nous est permis d’apprendre dans la «description du lieu d’élimination», celles-ci auraient été aménagées directement sur le dépôt glaciaire (till) et simplement recouvert d’une couche de matériau argileux en surface. Ces lacunes font en sorte qu’il y a accumulation et infiltration d’eau de précipitation dans les cellules.
Pour ce qui est des cellules 9 à 12, elles ont été aménagées sur une membrane bitumineuse et ont fait l’objet d’un recouvrement final entre 1999 et 2003. Le recouvrement de surface serait composé d’une couche de drainage des gaz de 30 cm d’épaisseur et d’une membrane bitumineuse recouverte d’une couche de sable de 60 cm. Des évents ont aussi été mis en place, mais aucune donnée sur les concentrations en gaz n’est disponible.
Un écran d’étanchéité jusqu’au roc
L’étude, qui devrait se chiffrer entre 25 000 $ et 99 000$, vise donc à évaluer la faisabilité, les coûts, le temps nécessaire et la séquence possible des travaux de l’option retenue par le ministère.
Celle-ci vise notamment à imperméabiliser la surface des cellules, mettre en place un écran d’étanchéité jusqu’au roc et faire un rabattement sous la nappe phréatique pour en assurer l’assèchement sur le site. Le ministère demande également l’élaboration de plans et devis préliminaires pour la mise en place d’un recouvrement final des cellules, incluant les travaux d’aménagement nécessaires.
Le contenu des cellules d’enfouissement étant hautement toxique, le ministère demande également d’évaluer les technologies de collecte et le traitement sécuritaire des gaz tels que le méthane, l’ammoniac, l’hydrogène, etc. qui pourraient être dégagés dans l’air ambiant.
C’est qu’en excavant et en manipulant les résidus, il est possible que les concentrations de gaz puissent dépasser les valeurs d’exposition admissibles prescrites pour la santé et la sécurité au travail.
Le ministère demande aussi d’évaluer l’espace disponible sur le terrain et l’empiètement possible sur ceux voisins, le réaménagement du fossé périphérique, tout comme la gestion des eaux souterraines durant les travaux, ainsi que des déblais d’excavation, devront aussi faire l’objet de l’évaluation.