Une force de caractère incroyable
TÉMOIGNAGE. Né avec une amputation congénitale le privant d’un avant-bras et d’une main, Marc-Antoine Quessy défie les pronostics. Le Trifluvien de 15 ans pratique de nombreux sports : le golf, le vélo, le hockey, le soccer, le ski, l’escalade, le billard et la musculation.
«J’ai toujours été encouragé par mes parents à ne jamais blâmer mon handicap et à toujours me dépasser, lance-t-il d’entrée de jeu. Même si je ne suis pas capable, je veux toujours essayer quand même. Je ne m’empêche pas d’essayer un nouveau sport. J’essaie de me trouver des trucs.»
Il avait environ 4 ans quand il a réalisé qu’il lui manquait une main. «Il m’a demandé pourquoi il avait juste une main, raconte son père, Dany Quessy. Je lui ai dit qu’il était né comme ça et que ça ne changerait pas en vieillissant. Il m’a dit que c’était correct et on n’en a jamais reparlé.»
Marc-Antoine a toujours défié les pronostics. Quand il était petit, son médecin croyait qu’il ne marcherait peut-être jamais à quatre pattes ou, du moins, qu’il aurait de la difficulté à le faire. Ça n’a pas été le cas.
«Il s’est levé plus vite que d’autres enfants de notre entourage, se souvient son père. Son handicap, ça n’a jamais été un problème pour lui. On ne lui a jamais dit qu’il ne serait pas capable.»
«La première fois qu’il nous a demandé pour aller faire de l’escalade avec l’école, on a signé la feuille d’autorisation comme tous les autres parents, ajoute ce dernier. Il a fait l’équipe de hockey cosom pendant deux ans à l’école Les Terrasses. Après, c’était l’équipe de football. Il a fait le parcours d’arbre en arbre à Batiscan.»
Dédramatiser la situation
Marc-Antoine a une force de caractère incroyable. Il a toujours été naturel pour lui de dédramatiser la situation. «Je fais des blagues là-dessus, confie-t-il. Ça ne me dérange pas et, de cette façon, les gens ne sont pas malaisés.»
«Depuis qu’il est au monde, sa mère et moi, on ne lui a jamais dit qu’il n’était pas capable de faire quelque chose, renchérit son père. C’est une phrase qu’il ne connait pas. S’il a besoin d’aide, il le demande sans gêne. Il a la même vie que tout le monde. Il développe ses trucs lui-même. Personne n’a eu à lui montrer comment faire. Il aime cuisiner, alors il se développe des trucs. Il tape au clavier de son ordinateur comme tout le monde.»
Une aide indispensable
C’est grâce au Programme LES VAINQUEURS que Marc-Antoine peut pratiquer tous ces sports. Depuis 40 ans, ce programme permet à de jeunes amputés d’obtenir de l’aide financière pour l’achat de membres artificiels, de prendre part à des séminaires et de bénéficier du soutien de leurs pairs.
«Ce sont eux qui paient pour les prothèses, indique Dany Quessy. C’est très dispendieux. Marc-Antoine va avoir un cours de conduite bientôt. S’il a des problèmes à passer le cours, ils vont nous appuyer. C’est une très belle organisation», conclut le papa.
Le Programme LES VAINQUEURS existe grâce à la générosité du public envers le Service des plaques porte-clés et des étiquettes-adresse. Pour plus d’information, visitez le www.amputesdeguerre.ca.
En chiffres
Une prothèse coûte environ 2 000 $. La gaine que l’on met sous la prothèse coûte quelque 700 $. L’adaptation au bout de la prothèse vaut environ 800 $. L’armature reste la même, mais c’est l’adaptation au bout qui change selon les besoins, selon les sports pratiqués.