Un divertissement cruel
LETTRE OUVERTE. Chaque année, la municipalité de Sainte-Perpétue, au Québec, organise un événement appelé le «festival du cochon».
Lors de cet événement, des cochons domestiques de différents âges et tailles, ainsi que des sangliers sauvages, sont amenés dans une arène à l’intérieur de laquelle des participants courent après les animaux, les arrêtent dans leur course, les attrapent, les soulèvent et les déposent dans un baril; mettent des anneaux autour de leurs cous; et les forcent à courir à travers des portes ou des cylindres.
Le risque de blessures est élevé pour les animaux, en particulier lorsque les participants les forcent à arrêter de courir et les attrapent, ou lorsque les animaux courent pour tenter en vain d’échapper à leurs poursuivants. Ces actes peuvent également conduire à diverses blessures internes, qui ne seront remarqués que plus tard ou qu’à la mort des animaux.
En outre, transporter les cochons dans des camions, les placer dans un environnement inconnu, les chasser, les attraper, les soulever et les soumettre aux bruits d’une foule en liesse causent inéluctablement du stress et de la peur à ces animaux très intelligents et sensibles. Les cochons peuvent devenir gravement stressés en quelques minutes à peine.
La combinaison peur et épuisement physique peut causer un stress et une fatigue extrêmes pour les animaux, qui, dans les cas les plus graves, peuvent s’effondrer et même mourir. Ce risque est aggravé par le fait que ces événements se déroulent généralement pendant la saison chaude. Les températures élevées et l’humidité peuvent causer un stress supplémentaire aux porcs qui, contrairement aux humains, n’ont pas de glandes sudoripares et sont donc plus à risque de stress thermique.
Il est également probable que les porcs (et d’autres animaux de ferme) utilisés dans ces types d’événements soient empêchés de manger et même de boire pendant un certain laps de temps avant le début des événements afin d’éviter ou de limiter le rejet de vomi, d’ urine et de matières fécales – « sous-produits » du stress et de la peur qui pourraient décourager les participants potentiels de s’inscrire.
En imposant du stress et de la peur à des animaux pour le plaisir d’ un divertissement, les organisateurs enseignent aux participants et spectateurs, adultes et jeunes, que les animaux, aussi intelligents et sensibles qu’ ils sont, peuvent être utilisés par les humains pour leurs propres fins, peu importe les conséquences pour ces êtres vivants.
Malheureusement, ce type d’événements, au lieu de communiquer de la compassion envers autrui, enseigne qu’il est acceptable de dominer d’autres êtres vivants et de les assujettir à notre volonté, simplement pour satisfaire notre propre plaisir – un message déconcertant qui n’a pas sa place au XXIème siècle.
-Canadiens pour un traitement éthique des animaux d’élevage (CETFA)