Transformation en vue au Club de golf de Gentilly
ÉCONOMIE. Un important projet de 8 millions de dollars est présentement sur la table, au Club de golf de Gentilly. S’ils obtiennent toutes les autorisations nécessaires, les propriétaires entendent développer le site en trois volets spécifiques: parc équestre, terrains de camping pour motorisés et parcours de golf de 9 trous.
Steve Garceau et Jean-Claude Parr ont mis la main sur le Club de golf de Gentilly, il y a à peine plus d’un an, après la faillite de la coopérative. «Quand on sait qu’il n’y a pas 3% des clubs de golf au Québec qui sont rentables, on s’est demandé ce qu’on pourrait faire ici pour que le Club se rentabilise», exprime d’entrée de jeu François Pépin, directeur général du Club de golf de Gentilly.
Ils ont alors décidé de se rendre à la Ville de Bécancour pour vérifier quel était le zonage des lieux. «On s’est rendu compte que le champ de pratique actuel était zoné «camping», la bâtisse principale est dans une zone blanche et la partie du terrain de golf est zonée «agricole», affirme M. Pépin. Puis, cet hiver, on a fait un test avec une activité de Derby dans le cadre du Carnaval de Gentilly et ç’a été très populaire. On y réfléchissait déjà, mais avec le succès de cette activité, on s’est dit que ce serait une bonne idée et un bon créneau à développer.»
Un comité de 5 personnes a été créé, avec des gens du domaine de l’équestre qui ont des connaissances approfondies au sujet de la compétition équestre et de l’administration. Une firme d’ingénieurs qui a l’habitude de travailler dans le monde équestre a aussi été sollicitée.
Côté financement, des demandes et des contacts ont été faits, notamment avec le ministère du Tourisme et le Fonds de diversification de 200M$. Des pourparlers sont en cours, mais les propriétaires s’attendent à investir 1,5M$. Par ailleurs, les promoteurs sont présentement en attente d’une réponse suite à leur demande à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). «C’est qu’étant donné qu’on veut construire des bâtiments sur le terrain de golf, on doit demander une autorisation pour une utilisation à une autre fin que l’agriculture pour cette portion-là», soutient le directeur général.
Complexe équestre
La construction d’un parc équestre est la pièce maîtresse du projet de 8M$. L’idée est que ce complexe équestre soit loué par des associations spécialisées pour l’organisation d’événements équestres. Déjà, il semble qu’une dizaine d’associations aient signé des lettres d’intention.
Mentionnons qu’il y a 2 parcs équestres principaux au Québec, soit à Blainville et à Bromont. «À Gentilly, on est bien positionné, géographiquement parlant. Notre complexe sera unique au Canada, car c’est le seul qui aura tout au même endroit.»
Le complexe comptera 6 manèges extérieurs, dont un manège olympique, ainsi qu’un manège intérieur qui fonctionnera 12 mois par année. Ils seront tous construits selon les devis de la Fédération équestre internationale. Des écuries seront aussi aménagées sur le site. Des pistes de concours complet et de combiné à l’attelage sont également dans les plans.
«Tous les événements équestres pourront se tenir ici, du rodéo au concours international de sauts, illustre François Pépin. On aura des box pour les chevaux et le stationnement du parc équestre comptera une quarantaine d’espaces pour que les visiteurs puissent se stationner avec leur remorque.»
Camping
Le camping comptera 80 places pouvant accueillir des motorisés ou des roulottes. De ce nombre, on estime qu’une trentaine de terrains seront réservés pour des snowbirds, qui seraient alors sur place du 1er mai au 1er octobre. Les 50 autres terrains seront principalement dédiés aux gens du complexe équestre.
Par ailleurs, sur le site du camping, on retrouvera différentes installations, dont une piscine creusée et des jeux habituels de terrains de camping.
Terrain de golf
Suite à la construction du parc équestre, il sera encore possible pour les golfeurs de s’adonner à leur sport. Par contre, au lieu d’un parcours de 18 trous, ce sera un 9 trous avec deux départs différents par trou. «On est conscient qu’on va perdre des joueurs, mais on souhaite que les golfeurs nous fassent confiance, admet le directeur général. Cela dit, pour cette saison, rien ne change. Ça restera un 18 trous. On a investi 30 000$ cette année pour de la machinerie en lien avec l’entretien des terrains…comme quoi on veut que nos golfeurs aient une bonne expérience.»
M. Pépin a aussi profité de l’occasion pour faire savoir que le volet «canin» mis sur pied l’an passé n’a pas été reconduit.
Pour ce qui est du bâtiment principal du Club de golf de Gentilly, on ne compte pas y apporter beaucoup de changement. «La salle et le restaurant subiront certainement quelques améliorations, mais dans l’ensemble, la bâtisse restera telle quelle.»
L’entrepôt, quant à lui, est indépendant du projet. L’hiver, il sert à y entreposer des motorisés et des bateaux, tandis que l’été, il pourrait accueillir divers événements.
Un projet rentable
Les promoteurs reconnaissent que chacun des volets ne serait pas rentable à lui seul. Cependant, avec le projet qu’ils présentent, ils ont bon espoir de rentabiliser leurs installations dans la première ou la deuxième année d’opération.
À terme, François Pépin croit que l’ensemble du site pourrait générer des retombées économiques entre 6M$ et 10M$ par année dans la région de Bécancour. «À titre d’exemple, le Salon du cheval, qui se tient à Saint-Hyacinthe depuis 7 ans, rapporte des retombées de 1M$ pour une fin de semaine seulement», avance François Pépin, organisateur de l’événement, qui a l’intention de le rapatrier à Gentilly.
«Avec tout ce gros projet, notre but est bien simple: on veut revitaliser le secteur de Gentilly, qui a subi les contrecoups de la fermeture de la centrale nucléaire, assure-t-il. On veut amener plus de monde ici et des retombées pour la région.»
Il ajoute par ailleurs que les citoyens de l’avenue des Oiselets ont été rencontrés, tout comme le comité de Revitalisation Gentilly et tous les commentaires semblent positifs face au projet. Les propriétaires assurent n’avoir reçu aucune opposition.
Par ailleurs, grâce à ces investissements, le directeur général du Club de golf de Gentilly mentionne que 15 emplois seront sauvés et qu’une quinzaine d’autres pourront être créés.
S’ils reçoivent l’autorisation de la CPTAQ dans les délais, les promoteurs entendent débuter les travaux dès octobre 2017 et souhaitent que tout soit prêt pour juin 2018.