Les petits gestes comptent à l’approche de Noël
VŒUX. Quelques jours d’attente, encore, et Noël sera là. Ces journées seront sans doute bien remplies pour la plupart d’entre nous: les préparatifs à compléter pour recevoir la famille, les cadeaux qu’il faut trouver et emballer, les déplacements à planifier pour visiter nos parents et amis, sans oublier les petites gourmandises à cuisiner.
Tout cela nous tiendra fort occupés! Et pourquoi, donc? Pour célébrer la naissance d’un enfant, survenue il y a plus de 2000, dans un petit village de Judée, alors que ses parents n’avaient même pas de quoi se loger convenablement!
Parfois, on voit donc dans le faste de nos célébrations des Fêtes un certain paradoxe, et même un non-sens… C’est bien normal! L’attrait de la surconsommation nous guette et nous rattrape tous à l’occasion. Mais si on portait le regard un peu à côté de cette évidence, on verrait aussi un esprit de fraternité et d’entraide bien enraciné dans nos valeurs, à l’approche de Noël.
Je connais des gens qui n’hésitent pas à inviter dans leurs réunions de famille des personnes sans lien de parenté avec eux, mais qui auraient été seules autrement. Il y a des grands-parents et des parents qui bricolent, qui cuisinent, qui usent de créativité pour confectionner des cadeaux qui traduiront mieux la simplicité pour laquelle ils ont opté, quelquefois par obligation, mais aussi par choix pour plusieurs. De jeunes apprentis musiciens visitent des résidences de personnes âgées, afin d’y mettre de la gaieté.
Depuis des semaines, des groupes innombrables, dans nos communautés, ont retardé l’heure du magasinage pour récolter des denrées et les distribuer sous forme de paniers de Noël, aux familles moins bien nanties. La liste des exemples pourrait s’allonger… il n’y a pas de doute à mes yeux: la joie de Noël est bel et bien partagée dans nos milieux de vie!
Pour moi, chacun de ces petits gestes compte. Ils traduisent concrètement cette parole de Jésus qui dit aux gens de son temps: «Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait».
Ces gestes manifestent aussi la bienveillance de Dieu agissant au cœur de notre humanité. Ce genre d’action n’est cependant possible que lorsqu’on arrive à se faire proche de l’autre de manière à entendre ses besoins et à y répondre avec sollicitude.
Se faire proche demande de la disponibilité et, parfois, c’est un effort à faire même quand on habite sous le même toit! Ouvrons notre cœur et notre porte, sortons au-delà de notre confort, il ne faut pas hésiter! Car, dépasser le coin de sa rue, le clocher de son village, pour se rapprocher de l’autre procure une satisfaction inestimable.
C’est cette audace que je souhaite à toutes les personnes de bonne volonté. Osons vivre cette joie du partage, de la solidarité et de l’accueil. Pour moi, c’est aussi cela, vivre la joie de l’Évangile!
-André Gazaille, évêque du diocèse de Nicolet