Le toit de la cathédrale devra être refait

PATRIMOINE. Des travaux majeurs seront requis à court et moyen terme pour régler une fois pour toutes les problèmes d’infiltration du toit de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Nicolet.

Il faut dire que l’étanchéité du toit et les problèmes causés à la structure ne datent pas d’hier. En fait, des correctifs ont été appliqués de manière répétée depuis plus de 40 ans, mais ça s’aggrave avec le temps.

C’est que la conception arrondie de la toiture fait en sorte que des amoncellements de neige et de glace se forment régulièrement sur des parties plates et que la membrane d’étanchéité ne suffit pas à la tâche.

Déjà, en 2009, le carnet de santé produit par des architectes faisait ressortir certaines détériorations et indiquait que la toiture devrait être remplacée d’ici dix ans… soit dans deux ans à compter d’aujourd’hui!

En avril 2016 – quelques mois seulement après que la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Nicolet, classée A (incontournable),  a été déclaré éligible aux subventions du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) – une première subvention de 31 400$ a servi à réaliser une expertise sur l’état de la toiture.

La compagnie CLEB a alors pu constater que la membrane d’étanchéité de la toiture avait déjà outrepassé sa durée de vie utile, et qu’en conséquence, d’autres composantes du toit sont aussi endommagées.

À partir de ce document, des architectes ont établi les paramètres de faisabilité pour une réfection complète de la toiture. Des solutions qui sont relativement complexes en raison du caractère particulier de la technologie utilisée à cette époque.

Ce rapport des architectes a par la suite été déposé au CPRQ pour demander une subvention additionnelle de 22 500$ qui a été confirmée au cours des dernières semaines. Celle-ci servira à valider les solutions techniques et les méthodes de réalisation des travaux.

L’édifice avait été construit de 1961 à 1963, après la démolition de l’ancienne cathédrale suite au glissement de terrain de 1955. Sa structure est en béton armé et le tout avait été construit selon une technologie à l’avant-garde avec l’aide d’un architecte français. Son architecture moderne avait d’ailleurs attiré des curieux d’un peu partout au Québec, à l’époque.

«Plus de cinquante ans plus tard, il y a des matériaux et des façons de faire qui sont maintenant plus performants, explique l’économe diocésain, Marjolaine Arbour. Possiblement qu’il faudra corriger la structure de la toiture, lui donner des pentes pour avoir une durée de vie qui sera plus longue», lance-t-elle.

Dans les millions

Si on ne connaît pas le montant précis des travaux de réfection de la cathédrale à ce moment-ci, on sait déjà que des travaux majeurs seront nécessaires. «Ce sera dans les millions», croit l’économe diocésain.

C’est que la toiture sera à refaire au complet, jusqu’aux éléments d’isolation. «Il faudra remettre sur le béton sur toute la toiture», explique Marjolaine Arbour. Il y a aussi le clocheton qui porte une croix, à l’arrière de la cathédrale, qui devra être descendu, puis qui sera refaire afin de retrouver son éclat d’antan.

Celle-ci estime que les travaux devront être complétés d’ici cinq ans, au maximum. «Parce qu’après ça, ce pourrait être dangereux», lance l’économe diocésain qui ne croit pas que les travaux pourront être réalisés sans une aide financière significative, pouvant provenir des gouvernements et du secteur privé.

Des signes de détérioration sont observables de l’intérieur de la cathédrale. Du crépi tombe même du plafond. «Ce sont de petits morceaux, mais à la hauteur qu’ils ont, ils peuvent prendre de la vitesse. Ça devient désagréable pour ceux qui le reçoivent, ajoute Mme Arbour. Ça cause aussi de l’humidité dans la cathédrale parce que l’isolant est mouillé.»

Des travaux préventifs ont été réalisés soit d’aller gratter le crépi et de peinturer par-dessus, mais ce n’est qu’une solution temporaire. Les toilettes, à l’entrée, ont aussi dû être refaites en raison des problèmes d’étanchéité.