«C’est une harmonie avec la nature»

Signe des temps, les Québécois s’intéressent de plus en plus au domaine vinicole. Non seulement le vin se taille désormais une place de choix sur les tables de la province, mais voilà que plusieurs s’investissent davantage en fondant leur propre vignoble.

La région n’échappe pas au phénomène. Après les vignobles bécancourois Clos des Vieux Chênes et Domaine du Clos de l’Isle, le vignoble Sainte-Eulalie et le vignoble Les Côtes du Gavet à Warwick voilà qu’un petit nouveau s’ajoute à ce groupe sélect, le Riparia à Saint-Wenceslas.

Propriété de Rémi Martel, le Riparia a été nommé ainsi en l’honneur de la vigne des rivages. Cette dernière résiste aux intempéries malgré le climat qualifié de terrible pour les vignes au Québec.

«C’est une vigne indigène qu’on retrouve tout le long du fleuve Saint-Laurent. Elle a un petit raisin et est assez difficile à cultiver. Les gens l’ont laissée de côté pendant des années», informe M. Martel.

Toutefois, le déclic s’est produit lorsque son associé et beau-frère, André Brunelle, a commencé à s’intéresser au Riparia dans son vignoble.

«Vers les années 2000, il a graduellement développé la façon de cultiver et vinifier cette sorte de raisin», raconte le vigneron de St-Wenceslas.

L’origine de la passion

Biochimiste depuis plus de 20 ans, Rémi Martel a délaissé cette carrière pour s’investir totalement dans son vignoble. Un choix qu’il ne regrette absolument pas.

«En 2005-2006, j’étais en recherche médicale dans la région de Montréal. Lorsque je revenais à St-Wenceslas les weekends, je voyais les vignes de mon beau-frère et le travail extérieur, c’était attirant et relaxant. C’est une harmonie avec la nature. Graduellement, j’ai développé l’idée que ce ne serait pas bête de développer mon propre vignoble», dit-il.

Son vœu s’est concrétisé lorsqu’il s’est associé avec son beau-frère. À eux deux, ils remplissaient les conditions requises pour commercialiser le produit; un minimum de 2500 vignes en production ainsi qu’un hectare de vignes en plantation.

Au total, le vignoble de St-Wenceslas compte 3300 vignes en production.

Les caractéristiques

Outre le fait qu’il résiste bien aux aléas du climat québécois, le riparia a aussi d’autres qualités.

«C’est un petit raisin qui possède beaucoup d’antioxydants et énormément de couleur. L’utilisation qu’on en fait nous démarque des autres vignobles», expose M. Martel. Des experts comparent ce nectar à un Cabernet franc qu’on pourrait marier avec des mets épicés.

Le vin Riparia, composé exclusivement de vignes indigènes, sera commercialisé sous peu. La production est estimée à environ 5000 bouteilles.

L’avenir

Le futur s’annonce prometteur pour le Riparia.

«Dans quelques années, la qualité du vin sera encore meilleure. Avec le vieillissement de la vigne, le raisin prendra davantage de goût et des petites nuances. Je pense que je peux facilement vivre en produisant mes 5000 bouteilles.»

À noter que les bouteilles du Riparia sont exclusivement disponibles au vignoble situé au 1440 Rang 10 à St-Wenceslas. Les groupes peuvent visiter l’endroit, il suffit de réserver au (819) 224-4184.