Sainte-Marie-de-Blandford : des citoyens s’inquiètent d’une éventuelle hausse de taxes
SAINTE-MARIE-DE-BLANDFORD. Une quinzaine de citoyens de Sainte-Marie-de-Blandford ont manifesté jeudi matin devant le bureau municipal. Pancartes à la main, ils souhaitaient faire pression sur le conseil municipal afin que les élus adoptent un taux de taxation respectant la capacité de payer des citoyens lors du dépôt du budget municipal, le 2 décembre prochain.
« Il y a eu un nouveau rôle d’évaluation et celui de Sainte-Marie-de-Blandford a augmenté de 30 millions de dollars. Avant, il était à un peu plus de 70 millions de dollars. On a peur que la municipalité maintienne un taux de 96 cents par 100$ d’évaluation. Ça voudrait dire des augmentations astronomiques pour tout le monde », explique Bernard Morin, l’un des manifestants.
Ces derniers savaient que les élus se réunissaient jeudi pour discuter du budget et profitaient de ce moment pour faire valoir leur point de vue. « On a fait nos calculs et pour que le conseil respecte notre capacité de payer, il faudrait qu’il descende le taux de taxation à 66 cents par 100$ d’évaluation. Avec ce taux, on aurait à peu près les mêmes taxes que d’habitude. Évidemment, on exclut les augmentations de taxes de services qui sont en dehors du contrôle de la municipalité, comme la Sûreté du Québec ou les pompiers. Le taux de base, c’est ce qui nous importe », poursuit M. Morin.
La crainte d’une hausse excessive vient du fait que lors d’une séance publique précédente, la mairesse Ginette Deshaies n’a pas été en mesure de promettre qu’il n’y aurait pas de hausse du compte de taxes. « On se demande pourquoi la municipalité a besoin d’argent supplémentaire. On n’est pas si riche (comme communauté), alors hausser les taxes, ça n’a pas de bon sens. »
Un Collectif contre les hausses de taxes municipal a été mis sur pied pour demander aux autorités municipales de revoir leur politique fiscale, de mettre un terme aux hausses de taxes qui se succèdent depuis plusieurs années et d’explorer des alternatives plus équitables pour financer les projets pertinents au bien-être de la collectivité. À ce chapitre, Bernard Morin, qui est le porte-parole de ce collectif, remet notamment en question l’achat du dépanneur projeté par la municipalité. « Ça ne figurait pas au programme triennal d’immobilisations mais lors du dernier conseil, la mairesse a été mandatée pour aller négocier ça », plaide-t-il.
Du côté de la municipalité, elle fait valoir dans une communication écrite envoyée aux citoyens qu’elle prend « toujours en compte la capacité de payer de ses citoyens » dans ses décisions et qu’elle met « tout en œuvre afin d’aller chercher le maximum de subventions afin d’alléger la charge fiscale » de ceux-ci.
Quant à la hausse du rôle d’évaluation, elle rappelle qu’elle n’a aucun pouvoir de légiférer au niveau de la firme d’évaluation. Elle souligne également qu’un recours existe pour le citoyen qui souhaite faire réviser la valeur de sa propriété s’il juge l’augmentation injustifiée.
La rencontre du 21 novembre visait à étudier le budget afin de déterminer à quelle hauteur les élus décideraient d’abaisser le taux de base sans mettre la municipalité en déficit. « Cela fait partie de notre rôle de préserver une bonne situation financière tout en faisant évoluer notre municipalité afin qu’elle soit attrayante », rappelle-t-elle à ses citoyens.
Le Collectif indique qu’il sera présent lors de la séance publique du 2 décembre prochain. D’ici là, il entreprendra des démarches pour que la période de questions se déroule avant l’adoption du budget : « On veut avoir notre mot à dire sur le taux de taxation qui sera adopté. Parce que là, tout ça se passe en caucus. Rendu à la séance publique du conseil, tout est déjà décidé. Il est trop tard pour débattre. Ce n’est pas très démocratique », termine M. Morin.
***Au moment de la mise en ligne de cet article, il n’était pas possible de parler avec un représentant de la municipalité puisque tous étaient en rencontre.***