Mettre en lumière un pilier de la communauté de Saint-Léonard-d’Aston
SAINT-LÉONARD-D’ASTON. La cinéaste Pauline Voisard a ciblé Denys Guévin comme sujet pour un court métrage documentaire, un homme impliqué depuis presque toujours dans la communauté à Saint-Léonard-d’Aston, celui qui est derrière plusieurs réalisations d’envergure dans le village.
Pauline Voisard et Denys Guévin sont des amis de longue date et la complicité est palpable entre les deux Léonardais, par les regards rieurs et les anecdotes communes. Ils se connaissent depuis 35 ans. « On a voyagé, on est allé voir des spectacles, on a fait des soupers. On a refait le monde ensemble », témoigne Mme Voisard.
« Denys a accepté. Je ne sais pas encore pourquoi! Parce que Denys, il n’aime pas ça, les projecteurs », croit Mme Voisard. C’est probablement grâce à toute la confiance qu’il accorde à son amie et à son travail. Aurait-il accepté si la demande était venue de quelqu’un d’autre? « Je ne sais pas », commence à énoncer M. Guévin. « Il faut que tu dises non! », renchérit Mme Voisard en riant.
Lorsque son amie l’a approché pour lui demander d’être le sujet d’un de ses documentaires, M. Guévin s’interrogeait bien à savoir « pourquoi donc? » S’il a accepté, ce n’est d’ailleurs pas pour se mettre de l’avant, mais bien pour inspirer les autres à s’investir pour leur communauté. « Ce que je vois dans ce projet, c’est le legs, ce qu’on peut laisser après notre passage. C’est ça le message que je veux apporter dans le documentaire », révèle M. Guévin.
« Dans les films que je réalise ou que je produis, j’aime mettre en lumière des personnes positives et impliquées dans leur milieu. Je crois beaucoup à la théorie des petits pas, du travail acharné et de l’entêtement, et de réussir à faire des choses pour son milieu », explique la cinéaste.
Denys Guévin devenait donc un sujet tout à fait intéressant pour le style de création médiatique de Mme Voisard. « Toutes les initiatives que Denys a faites pour la communauté, le fait qu’il a choisi de vivre à Saint-Léonard, l’entreprise familiale et son legs, la maison de jeunes, l’aréna, le Centre de pédiatrie sociale, le Complexe chez Boris; ce sont tous de gros projets qui ont pris des années à aboutir. Je me disais que c’était intéressant de voir tout ce qu’un individu peut faire dans sa communauté », ajoute la réalisatrice et productrice.
« Denys, c’est un gars d’action, alors je veux le montrer en action, dans mon film! Je ne veux pas le montrer assis qui regarde l’univers!, poursuit Mme Voisard. Ce que j’ai le goût de faire, c’est de partir d’un enregistrement audio, avec Denys et d’autres collaborateurs qui font partie des projets. Ce sera ma trame narrative et mon plan de travail. »
« Je veux que ça ressemble à Denys : il y aura de l’humour, de la simplicité et beaucoup de poussière! »
Les entrevues audios se feront en septembre et seront suivies, dans les mois suivants, par la recherche d’archives visuelles et du montage. Le lancement devrait se faire en avril 2025. Bien que Denys Guévin ait le privilège de regarder le documentaire avant son lancement, Pauline Voisard s’assurera de lui réserver quelques surprises!
Pauline Voisard a reçu un financement de 18 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), dans le cadre du deuxième appel à projets du Programme de partenariat territorial du Centre-du-Québec, pour réaliser son court métrage documentaire.
Denys Guévin, l’homme d’action
Denys Guévin a toujours été un homme de tradition et de communauté, lui qui a été élevé avec les ses oncles et ses tantes, puisque sa mère vient d’une famille de 14 enfants, et son père, de 10 enfants.
« Mon implication dans la communauté s’est faite progressivement, après avoir voyagé durant ma jeunesse », raconte-t-il. Il a ensuite repris l’entreprise familiale dans le transport scolaire, avant de passer le flambeau à son fils et son neveu.
Il a également travaillé pendant 40 ans avec les jeunes. « On a déménagé une maison de Sainte-Monique pour l’implanter à Saint-Léonard, ça a été un long projet », dit-il.
Si on parle de projet majeur, on ne peut passer à côté de celui de la construction de l’aréna, projet mis sur pied alors que la survie de l’école secondaire La Découverte était en jeu. « On était rendu aux alentours de 400 élèves et on parlait peut-être de la jumeler à une autre. On s’est donc dit que de mettre sur pied un programme de hockey-études lui permettrait de revivre. Cette année, on compte 800 élèves à l’école. Ça a été un gros succès!, raconte-t-il fièrement. Mais ça a aussi été de l’ouvrage, parce qu’il y avait beaucoup d’argent d’impliqué, et il fallait convaincre la municipalité, le gouvernement, le milieu, la population, etc. Ça a été 7 ou 8 ans de dur labeur. »
Denys Guévin a aussi fait l’acquisition d’un bâtiment abandonné depuis deux années, endroit qui est devenu, avec le temps ainsi que beaucoup de détermination, de travail et d’amour, un lieu de rassemblement pour les Léonardais et les Léonardaises. « Il n’y avait plus d’eau, plus d’électricité, plus de chauffage! », se rappelle M. Guévin. On y retrouve aujourd’hui l’organisme Ludolettre, le Centre de pédiatrie sociale Le Cercle, des galeries d’art, des terrains de jorkyball, une résidence d’artistes, une salle d’entrainement, des salles disponibles à la location pour divers événements, etc.
« Denys, c’est quelqu’un d’inspirant pour sa communauté », conclut Pauline Voisard.