Le couvent de Saint-Grégoire sur le point d’être mis en vente
BÉCANCOUR. La Ville de Bécancour a signifié aux locataires du couvent de Saint-Grégoire qu’elle envisageait de mettre en vente l’édifice. Ce dernier abrite la Société acadienne Port-Royal, Culture Centre-du-Québec, Groupe Conseils MCG, Loisirs Saint-Grégoire et Diffusions Plein Sud.
C’est dans le cadre d’une planification visant une meilleure gestion de ses actifs que la Ville a pris cette décision, fait savoir la mairesse Lucie Allard : « Le couvent fait partie des bâtiments municipaux, et une restauration est vraiment requise. Or, on arrive à la conclusion qu’on ne peut pas procéder à cette restauration-là parce que les coûts sont quand même majeurs et qu’on n’a pas accès à du financement pour la faire. On pense que certains organismes pourraient, contrairement à nous, avoir accès à des programmes d’aide financière pour procéder aux travaux », explique-t-elle, ajoutant que « la Ville souhaite vraiment que le bâtiment puisse garder sa vocation actuelle. »
La mairesse est consciente que l’avis acheminé aux locataires peut avoir semé de l’inquiétude chez eux, mais elle tient à les rassurer : « Notre intention (de vendre) n’est pas dans l’urgence. On veut s’assurer de pouvoir transmettre ce bâtiment-là afin qu’il soit restauré de la meilleure façon qui soit ».
Actuellement, aucun processus n’est encore en branle en vue de procéder à la vente. La Ville a tout de même rencontré les locataires pour leur assurer qu’ils auraient son soutien et son accompagnement si une éventuelle relocalisation devenait nécessaire. « Que sera la suite ? On ne le sait pas. Alors c’est sûr que ça nous préoccupe énormément », commente la mairesse.
Il faut rappeler que le premier étage abrite trois expositions permanentes de la Société acadienne Port-Royal, de même que ses bureaux. « Il faudrait idéalement que ça demeure en place », mentionne Frédéric Roy, du conseil d’administration. « Moins ça bouge, moins c’est coûteux ! Mais on doit tout de même travailler certains scénarios en prévision d’une relocalisation. On doit arriver avec des propositions et trouver la meilleure solution. »
Le site où prend place le couvent présente une certaine valeur patrimoniale. Pour cette raison, et considérant le zonage actuel, le nouvel acquéreur ne pourrait pas décider d’utiliser l’emplacement pour y aménager du multi-logement ou des condos, assure la mairesse. « Il faut aussi savoir que maintenant, il y a une loi qui interdit toute démolition des bâtiments antérieurs à 1940 sans autorisation du ministère de la Culture. C’est certain qu’il n’y aurait jamais d’autorisation accordée pour une démolition de cette bâtisse afin qu’elle soit remplacée par du multi-logement, par exemple. Alors, comme on ne souhaite pas sa dégradation, on veut pouvoir donner le relais à quelqu’un d’autre qui pourra procéder à sa restauration. »
Les travaux requis sur la bâtisse sont variés. Il faut entre autres remplacer les fenêtres et bonifier l’isolation du bâtiment pour une meilleure efficacité énergétique, nomme Mme Allard.
La décision de la Ville est-elle irrévocable ? « Je ne crois vraiment pas qu’on se ravise, à moins qu’il nous tombe du ciel un programme de financement avantageux, qui éviterait aux contribuables de payer pour sa restauration. Mais pour l’instant, il n’y en a pas. »