Infrastructures ferroviaires : Des travaux de plus de 2M$ chez Arkema
BÉCANCOUR. L’usine d’Arkema Canada à Bécancour souhaite apporter des modifications à ses infrastructures ferroviaires afin de quadrupler sa capacité de stockage de wagons et ainsi répondre aux besoins spécifiques de ses clients. Les travaux sont évalués à 2,3M$ et devraient avoir lieu en 2025.
Joey Gravel-Imbeault, directeur d’usine chez Arkema, explique que le projet est actuellement en processus d’ingénierie avancé et n’a pas encore été approuvé à l’interne. « Pour l’instant, on travaille fort et on continue le design pour être capable de présenter la version finale du projet à Arkema mondial quelque part cet été », révèle M. Gravel-Imbeault.
« Parallèlement, on demande de l’aide au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTQ) pour nous soutenir. Comme dans beaucoup de projets ferroviaires, ce sont des coûts très élevés et les retours sur les investissements ne sont pas toujours là. Cependant, pour le développement de la plateforme, c’est une nécessité », explique-t-il.
Le directeur explique tout d’abord que de plus en plus de clients dans leur domaine de fabrication, soit le peroxyde d’hydrogène, souhaitent le transport ferroviaire plutôt que routier. « Nos clients se restructurent pour aller vers le ferroviaire, et ça va nous aussi dans nos valeurs d’avoir le moins de camions possible sur la route. On fait des produits chimiques, de la matière dangereuse, donc tout ce qu’on envoie par camion doit passer par des trajets prédéterminés qui évitent les villages, ce qui complexifie nos expéditions, révèle le directeur. C’est aussi préférable pour nous d’aller vers les wagons, car il y a beaucoup moins d’unités qui bougent, la capacité d’un wagon étant beaucoup plus grande que celle d’une citerne routière ».
Les travaux, qui consisteront à l’ajout de deux lignes de chemin de fer supplémentaires en parallèle à celle déjà existante (prolongement des voies de desserte, ajout d’aiguillage, ajout d’équipement mécanique et de signalisation, nouvelle assise de rail, préparation du terrain, installation de rails et équipements) réduiront notablement les problèmes de congestion qui occasionnent des problèmes opérationnels.
« Il y a aussi une partie santé et sécurité. Il y a des mouvements de wagons qui sont proches de nos opérations. On est quand même protégés, mais on est proches », indique M. Gravel-Imbeault.
Les infrastructures ferroviaires déjà en place ont été construites en 1986, et le dernier changement majeur de l’usine date de 2006. Si l’usine a quadruplé sa capacité de production depuis le début de ses activités, les changements désirés pour 2025 ne sont pas nécessairement en vue d’assurer une croissance.
« On est plutôt dans la gestion de risques. On doit s’ajuster à notre marché. Notre principal marché étant les pâtes et papiers, qui n’est pas en expansion, mais plutôt en déclin, on doit aller chercher nos clients plus loin et travailler plus fort », précise M. Gravel-Imbeault.
« Pour le commun des mortels, ce n’est pas un projet qui est extraordinaire, mais pour nous, il est important », conclut-il.