ABI: un demi-milliard en pertes de revenus depuis le début du lock-out
BÉCANCOUR. Chaque mois de lockout à l’Aluminerie de Bécancour priverait Alcoa et Rio Tinto de revenus de l’ordre de 85 millions$ et de profits de 26 millions$.
C’est ce qu’indique le Syndicat des Métallos qui a rendu publics les résultats du conflit de travail qui les oppose aux deux multinationales depuis le 11 janvier dernier. Ces résultats ressortent d’une analyse réalisée en se basant sur les données du Commodities Research Unit (CRU), un groupe spécialisé dans les données financières sur le secteur de l’aluminium. Au total, depuis le début du lockout, on parle d’une perte de revenus de plus d’un demi-milliard.
« Le lockout coûte cher à Alcoa et Rio Tinto. Les prix de l’aluminium sont bons, donc chaque mois de conflit, cela représente des revenus et des profits en moins. Mais il coûte aussi cher à tous les Québécois, puisque Hydro-Québec a été privé jusqu’à ce jour de 114 millions de revenus en électricité et le compteur tourne », explique le président de la section locale 9700, Clément Masse.
Les données dévoilées par les Métallos tiennent compte de la diminution de production des deux tiers, du prix de l’aluminium ainsi que de celui de la prime Midwest. Elles sont toutefois conservatrices, puisqu’on ne tient pas compte de l’arrêt de production de billettes et de plaques de métal, qui constituent des produits à plus forte valeur ajoutée.
« Les résultats du lockout sont désastreux. Alcoa et Rio Tinto sont perdantes, le gouvernement du Québec et tous les Québécois sont perdants, les travailleurs sont privés de revenus et toute la communauté est affectée. Il est grand temps d’arrêter les frais et de recommencer à produire de l’aluminium de qualité, dans cette usine performante qui bénéficie d’une électricité verte. Pourquoi laisser la note s’alourdir pour tout le monde?», demande Clément Masse.
Les 1030 travailleurs et travailleuses de l’Aluminierie de Bécancour, qui appartient à 74,9 % à Alcoa et 25,1 % à Rio Tinto, ont été mis en lockout le 11 janvier dernier. Les négociations achoppaient au moment du déclenchement du lockout par ABI sur les modalités de financement du régime de retraite et sur le respect de l’ancienneté dans les mouvements de main-d’œuvre.
Les négociateurs patronaux ont depuis ajouté de nouvelles demandes de concession, dont la suppression de près de 200 postes. Au début juillet, les lockoutés ont renouvelé leur appui à leur comité de négociation dans une proportion de 90,1 %.