Un projet pour optimiser l’église et le presbytère
DESCHAILLONS. À l’heure où l’avenir des bâtiments religieux est souvent incertain, des discussions sont en cours entre la municipalité de Deschaillons et la Fabrique Saint-Laurent – Rivière du Chêne pour un partage d’usage de l’église et du presbytère.
L’idée est de remplacer les bancs de l’église par des chaises et des meubles afin de la transformer en salle communautaire. Le nombre de places passerait d’environ 200 à 150, mais permettrait tout de même la tenue de célébrations. La sacristie ainsi que le chœur et le reste du sacré demeureraient en place.
Il y aurait toutefois des améliorations à apporter quant à l’emplacement des salles de toilettes. Il n’y aurait cependant rien de majeur à changer. «L’église pourrait conserver son usage et les deux seraient compatibles ensemble assez aisément», précise le maire de Deschaillons, Christian Baril.
Pour ce qui est du presbytère, la Municipalité voudrait y aménager son bureau administratif alors qu’elle loue actuellement un local. Celui-ci serait situé au rez-de-chaussée, tandis que les logements et les bureaux des prêtres s’en iraient à l’étage. La Fabrique souhaiterait également conserver un bureau.
Dans ce cas-ci, les travaux seraient relativement mineurs. Ils ne nécessiteraient pas de changer les divisions. Il suffirait d’aménager la cuisine, un vestiaire et une sortie, ce qui n’affecterait pas l’architecture du bâtiment.
Pour l’instant, il n’y a pas de bibliothèque dans le décor. Du moins, ce n’est pas prévu dans les bâtiments existants. Il n’est toutefois pas exclu qu’un édifice soit construit pour l’inclure dans le projet, mais rien n’a été arrêté à ce moment-ci.
«Les gens qui ont fait l’étude sont emballés par le projet»
-Christian Baril, maire de Deschaillons
Ceci viendrait réduire considérablement le coût du projet de la salle multifonctionnelle, dont la construction était évaluée à 1,7 million $ il y a quelques années. Un projet pour lequel une subvention de 60% des coûts est déjà réservée.
Le maire Christian Baril souhaite regarder la possibilité de consolider les bâtiments neufs avant d’enclencher une construction neuve. «Je ne voudrais pas me ramasser avec un bâtiment qui est inoccupé dans le milieu du village à côté d’un autre. Je trouvais que ce n’était pas trop logique», explique le maire de Deschaillons-sur-Saint-Laurent.
Un rapport concluant
C’est ce qui ressort d’un rapport de préfaisabilité commandé à Éco Bâtiment, un organisme financé par le ministère de l’Environnement pour recycler des bâtiments et ainsi économiser des ressources. Il en conclut aussi que les superficies seraient conformes pour les différents usages.
«Les gens qui ont fait l’étude sont emballés par le projet, assure le maire de Deschaillons-sur-Saint-Laurent, Christian Baril. C’était la première fois qu’une petite municipalité faisait une demande comme ça.»
Avant d’entamer le processus, cet été, la Municipalité avait d’abord rencontré l’archevêque du diocèse de Québec, le cardinal Cyprien Lacroix, ainsi que l’évêque responsable des fabriques, Mgr Pelchat, pour connaître l’orientation de l’évêché sur le partage des bâtiments religieux.
Face à leur ouverture pour un partenariat, l’administration municipale a par la suite rencontré le nouveau conseil de fabrique Saint-Laurent – Rivières-du-Chêne pour obtenir la permission de visiter les lieux. Ce qui a été accordé d’emblée et des architectes et des techniciens en architectures se sont rendus sur place.
Si les volumes sont corrects, il existe tout de même quelques lacunes qu’il faudra corriger avant d’aller de l’avant et une étude plus pointue devrait être réalisée. «C’est sûr qu’il y a des investissements assez importants pour mettre ça aux normes municipales. On n’est pas rendu là, mais si on regarde ailleurs, ce sont toujours d’assez gros montants», souligne le maire qui poursuit actuellement des négociations avec la Fabrique pour savoir qui payerait quoi.
Les pourparlers se déroulent de façon cordiale et les deux parties entretiennent des discussions franches. «On a eu deux rencontres. On leur a fait une proposition écrite pour cadrer les attentes et le pourquoi de notre démarche, raconte Christian Baril. Parce que les gens avec qui on parle, ce sont des marguillers, mais il faut qu’ils discutent de nos propositions en conseil d’administration.»
Le maire souhaite s’entendre avec la Fabrique, alors que la préservation des bâtiments religieux est en enjeu partout au Québec. «Ils sont au début de la réflexion parce qu’il vient juste d’y avoir une fusion. Ils ont huit paroisses à s’occuper et des bâtiments excédentaires, admet-il. Celui de Deschaillons est quand même bien placé, malgré tout, mais si on l’acquiert en partenariat, ils pourront s’en servir comme ils le font déjà. Ça leur permettrait de rationaliser leurs opérations et ils élimineraient tous les coûts d’entretien puisque c’est nous qui nous en occuperions.»
Quelques citoyens sont tout de même réticents à l’idée. «Il y en a qui veulent garder l’église comme elle est et ils ne veulent rien changer, raconte Christian Baril. Il faut être réaliste. Il y a à peu près 25 personnes à la messe et il y en a une par mois. Est-ce qu’on va garder un édifice qui coûte 25 000 piastres à entretenir pour une messe par mois? Il y a parfois de grosses funérailles, mais ça aussi ça achève.»