Un nouveau levier pour les organismes communautaires
COMMUNAUTAIRE. Le Centre des Arts populaires de Nicolet et le Centre l’Assomption de Saint-Léonard-d’Aston ont lancé des obligations communautaires, un levier novateur qui permettra aux organismes à but non lucratif d’aller chercher des capitaux pour poursuivre leur mission.
«C’est un peu le même principe qu’une campagne de sociofinancement, mais au lieu que ce soient des dons, ce sont des prêts», a précisé Vanessa Sorin de Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS) qui participe à encadrer le processus avec le Chantier de l’économie sociale.
Ce processus permet aux organismes de recevoir de l’argent provenant de prêts à terme généralement consentis par des individus pour soutenir leur mission et chaque organisme peut fixer ses propres barèmes et poursuivre chacun leurs objectifs. L’idée étant toujours d’avoir du soutien afin d’assurer leur développement et de renforcer leur ancrage dans leur communauté.
Du côté du Centre des Arts populaires de Nicolet, on souhaite aller chercher 20 000$ en liquidités pour l’organisation des activités et le développement de nouvelles. On lance ainsi 40 obligations de 500$ qui seront émises le 1er janvier 2019 sur un terme de 5 ans avec un taux d’intérêt annuel de 4%. «Ça va nous permettre d’avoir de la liquidité et de réduire l’accès à la marge de crédit et ainsi diminuer de beaucoup nos frais d’intérêt auprès de l’institution bancaire», explique le directeur général Bernard Brochu.
Pour ce qui est du Centre de l’Assomption de Saint-Léonard-d’Aston, l’organisme lance une série d’obligations de 100$, 200$, 500$ et 1000$ sur une période de quatre ans, sans intérêt, pour un objectif de 75 000$. L’appel à la générosité vise à améliorer l’unité prothétique et locative. «On demande à la population de s’investir. Parce qu’on ne veut pas augmenter les loyers pour payer les frais d’entretien de la bâtisse», souligne le président, André Nadeau.
Il s’agit d’ailleurs de la deuxième émission pour le Centre l’Assomption, qui avait été parmi les précurseurs de la démarche, en 2012, en devenant l’un des rares organismes en région à lancer une telle démarche. À ce moment-là, le Centre avait pu aller chercher une centaine d’obligations pour un montant de 31 000$.
Depuis trois ans, le Pôle d’économie sociale du Centre-du-Québec est associé aux travaux qui visent à documenter les processus d’émission d’obligations communautaires, à concevoir des outils et activités de transferts en vue de favoriser cette avenue de financement.
La phase actuelle, un projet pilote regroupant neuf régions, permet au Pôle d’économie sociale du Centre-du-Québec de se former à titre d’accompagnateur. Ce qui lui permettra d’agir comme accompagnateur auprès d’autres organismes à but non lucratif qui voudraient émettre des obligations communautaires, précise la directrice générale, Chantal Tardif.