En mission humanitaire en Bolivie
Vincent Forest-Richard, de Bécancour, est de retour d’une mission humanitaire en Bolivie. En compagnie de 22 autres finissants du doctorat en chiropratique de l’UQTR, il est allé mettre en application ses apprentissages des quatre dernières années à Cochabamba, la troisième ville la plus peuplée de Bolivie.
Des délégations semblables de l’UQTR se rendent en Amérique du Sud depuis 2015. Pour celle-ci, les chiropraticiens cliniciens Jocelyn Lemire et Bernard Proulx accompagnaient et supervisaient les étudiants qui détenaient déjà 600 heures d’expérience en clinique chiropratique universitaire en quatre années de formation. Une mission comme celle qu’ils ont vécue les a amenés à développer leurs aptitudes d’examen, de diagnostic et de thérapies manuelles.
Vincent était l’un des organisateurs de cette mission de deux semaines, qui a permis de prodiguer des soins à une population défavorisée, pour qui l’accès à un système de santé s’avère difficile.
« Le but était d’aller chercher de l’expérience à l’extérieur. En allant dans un pays défavorisé, on voit d’autres conditions qu’on ne verrait pas nécessairement au Québec. En même temps, on vient aider des gens qui ont un système de santé où ça prend des sous pour être soigné, alors qu’ils n’en ont pas beaucoup. C’était vraiment quelque chose qui nous tenait à cœur. On y allait de façon bénévole; on assumait l’entièreté des coûts reliés à la mission. Aller aider les gens là-bas, c’était vraiment ce qui nous tenait le plus à cœur. »
Des activités de financement et une campagne Go Fund Me ont contribué à défrayer certaines dépenses, mais chaque étudiant a dû débourser une somme importante pour vivre une telle expérience en Bolivie.
« Peu importe combien ça nous aurait coûté, on avait une très grande détermination à y aller, donc ce n’était pas ça qui allait nous arrêter. »
Une clinique chiropratique attendue
La mission de cette année a nécessité plus de démarches que les précédentes puisque la pandémie en a évidemment forcé l’interruption.
« Ça nous préoccupait de savoir quelle serait la réponse de la population après trois ans d’absence. Parce que dans les années antérieures, c’était vraiment attendu! Au départ, ç’a été un peu plus lent, mais on s’y en attendait. Ça nous a permis de nous acclimater. Mais plus ça avançait, plus c’était attendu. Certains matins, il y avait plus de 100 ou 150 personnes qui attendaient devant la porte. C’était impressionnant! »
Chiropratique sans frontière a aidé à coordonner la mission avec des organisations locales pour s’assurer de son efficacité au quotidien.
« L’organisme qui nous a reçus a fait un excellent travail. La plupart du temps, on travaillait soit dans des écoles, soit dans des centres communautaires. Tous les jours, des locaux étaient aménagés pour nous. On avait tout ce dont on avait besoin: eau, nourriture, etc. »
La clientèle traitée consultait les étudiants en chiropratique pour des problématiques parfois comparables à ce qu’ils auraient à traiter ici.
« On a vu beaucoup de problèmes neuro-musculo-squelettiques, donc tout ce qui est les lombalgies, les problèmes de dos, mais aussi toutes les articulations du corps. Principalement, les gens venaient pour des douleurs chroniques ou des traumatismes qu’ils avaient eus. »
Vincent a pu observer à quel point l’accès à des soins de la part de spécialistes de la santé est beaucoup moins facile pour la population bolivienne.
« Ce n’est pas comme nous avec notre carte-soleil. Là- bas, il y a des systèmes d’inscription, il n’y a pas de médecins de famille, ça rend le tout un peu plus compliqué pour eux. »
Des besoins aussi grands que leur reconnaissance
« Plusieurs personnes, en fait la grande majorité, nous ont consultés à deux ou trois fois, et même quatre ou cinq fois, pendant les deux semaines. Certains nous amenaient leurs proches. Ça, pour nous, c’était vraiment la plus grande reconnaissance : quand la personne est tellement contente des soins qu’elle nous confie ses enfants ou ses proches. Pour nous, ça vaut tout l’or du monde. »
Celui qui agit également comme pompier volontaire à Bécancour depuis six ans rentre changé par cette mission, au-delà du côté dépaysant de la culture et du mode de vie, lui qui effectuait son premier voyage à l’étranger.
« J’ai vraiment grandi sur le plan personnel et sur tout ce qui est le ressenti professionnel. Quand les gens nous remercient d’avoir pris le temps de venir, de les avoir traités, de les avoir compris, de leur avoir expliqué, c’est quelque chose qui est très important pour eux et pour nous, c’est très gratifiant. »
Les traducteurs qui les assistaient, les patients qu’ils ont soignés et les organisateurs qui les ont accueillis représentent autant de rencontres qui ont touché les futurs chiropraticiens
« C’est une nouvelle famille qui s’est créée, ce sont des liens qui se sont tissés. Apprendre aussi à se connaître, ç’a été très formateur. »
Nul doute que Vincent reste ouvert à prendre part à nouveau à une mission semblable.
« La plupart des gens auraient voulu rester plus longtemps pour vivre un peu plus cette expérience. Personnellement, c’est quelque chose que j’aimerais refaire dans le futur, pas nécessairement comme organisateur, mais comme clinicien accompagnateur. J’ai vraiment beaucoup apprécié le processus et le projet est vraiment très intéressant. Recevoir la gratitude des gens, ça n’a pas de prix. »