Virentia décolle à Bécancour
ÉCONOMIE. Le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec accorde un prêt de 15 M$ à l’entreprise Virentia. La nouvelle usine de valorisation de la luzerne s’installe au parc industriel et portuaire de Bécancour avec l’appui de son premier partenaire stratégique, Premier Tech.
L’annonce en a été faite ce mardi par le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, aux côtés de Donald Martel, député de Nicolet-Bécancour et de Jean Bélanger, PDG de Premier Tech.
L’aide de Québec, qui transite via son programme ESSOR, permettra de soutenir l’implantation de l’usine commerciale de Virentia qui sera opérationnelle cet automne. Québec contribue ainsi au montage financier de 47 M$ de la première phase d’implantation de Virentia. Une cinquantaine de personnes vont d’ici trois ans être à l’emploi de l’entreprise.
«Le projet est intimement lié à des entreprises agricoles de la région qui seront les premiers fournisseurs de la matière première de Virentia», précise le ministre Fitzgibbon. L’usine qui a en outre conclu des ententes de production avec 29 producteurs de luzerne biologique du Centre-du-Québec.
Le ministre Fitzgibbon qui en a profité pour tuyauter son Plan d’action pour la relance des exportations annoncé le 3 mars dernier et dont l’enveloppe de 500 M$ sur cinq ans est susceptible d’en intéresser plus d’un à la SPIPB. Nul doute que le marché de l’exportation est dans la mire du tandem Premier Tech/Virentia.
«Ce genre de projet porteur a besoin de cet accompagnement pour mitiger les risques et va venir conforter les actionnaires et les prêteurs», dont Desjardins, ajoute Jean Bélanger PDG de Premier Tech. Cette dernière est mondialement reconnue dans différentes sphères d’activité. Parmi elles, les produits horticoles, les biotechnologies, les équipements industriels et les technologies environnementales.
Virentia espère se tailler une place dans un marché de plusieurs milliards de dollars grâce à la mise au point des procédés industriels brevetés qui lui permettent d’extraire des produits alternatifs de la luzerne et d’en préserver les ingrédients actifs. Des produits qui doivent entrer dans la composition de produits destinés à la consommation humaine et animale, de même qu’à l’industrie des cosmétiques.
«Ce projet unique nous permettra de développer des produits innovants et recherchés partout dans le monde, précise Christopher Lainesse, directeur général, Virentia. On est capable d’en extraire des protéines, des molécules, des composés et des ingrédients actifs. C’est une protéine alternative végétale chloroplaste très pure, qui peut entrer dans la composition de suppléments, de barres énergétiques, ou de smoothies apéro exemple. Mais aussi, dans la fabrication de bio-insecticides et biofongicides destinés aux champs et aux serres, ajoute Jean Bélanger, de Premier Tech.
Le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, se réjouit de cette nouvelle, d’autant que l’une des grandes forces de la région est son «expertise en matière de production agricole et son savoir-faire dans les technologies de pointe» dit-il. Ce projet ne serait d’ailleurs que le prélude à l’implantation d’un complexe industriel de biotechnologie de plus grande envergure à Bécancour. «L’arrivée de Virentia est le début d’une nouvelle aventure». Ce que confirme Jean Bélanger de Premier Tech, partenaire stratégique majoritaire de Virentia.
« D’autres phases sont prévues au fur et à mesure que la vélocité commerciale du projet aura atteint son plein potentiel ». Près de 47 millions seront investis dans la première phase du projet. S’il atteint le rythme espéré, près 250 millions seront investis d’ici 2025.
Pour le maire de Bécancour Jean-Guy Dubois: «Virentia arrive dans notre palette de couleurs qu’est celle de l’agroenvironnement. On est au début d’une relance majeure de notre économie et l’entreprise arrive au bon moment, au bon endroit aussi. La Zone d’innovation (ZI) est très vivante et Virentia va être invitée à cette table-là», assure le maire.