Un avenir prometteur au Centre-du-Québec et en Mauricie
RÉGIONAL. Dans son rapport publié récemment, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) prévoit que la population québécoise pourrait passer de 8,9 millions de personnes en 2023 à 10 millions en 2054 et atteindre 10,6 millions en 2071.
Selon l’organisme provincial, la population aînée (65 ans et plus) passerait de 1,7 à 2,2 millions entre 2021 et 2031, et à plus de 2,6 millions en 2071. Sa part dans la population totale passerait de 20 % en 2021 à 24 % en 2031, puis à 25 % en 2071, peut-on lire dans le rapport.
Les mêmes données estiment que cette catégorie d’âge pourrait représenter environ le tiers de la population mauricienne (28%). Un chiffre supérieur à celui observé pour l’ensemble du Québec (24 %).
« Toutes les régions afficheraient une proportion plus faible de 20-64 ans en 2051 par rapport à 2021. Quatre régions, soit la Mauricie, la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, le Centre-du-Québec et la Capitale-Nationale, pourraient afficher une part plus élevée de 0-19 ans en 2051 qu’en 2021 », peut-on lire dans le rapport.
L’évolution des 0-19 ans entre 2021 et 2051 serait positive dans 11 régions administratives. La croissance la plus élevée est projetée dans la région de la Capitale-Nationale (31 %), suivie du Centre-du-Québec (25 %). Quant à la Mauricie, le chiffre attendu est aux alentours de 22%.
La Mauricie, plus vieille et plus attractive
Selon Frédéric Fleury-Payeur, démographe à l’ISQ, la croissance projetée pour la Mauricie est environ la même pour la moyenne au Québec. Sa population augmente légèrement plus vite (17%) que la moyenne du Québec (16%).
En effet, la population mauricienne passera d’environ 274 400 personnes à 320 400 en 2051. À Trois-Rivières, cela passerait de 162 500 à 198 400 avec environ 26% de personnes ayant plus de 65 ans. Ce chiffre demeure parmi les plus élevés au Québec, selon le rapport.
« Historiquement, la Mauricie était toujours parmi les régions québécoises contenant le plus de personnes âgées. Cependant, avec les gains migratoires enregistrés dans les dernières années, nous constatons que cette région vieillit moins rapidement que ce qu’on aurait pu anticiper », estime M. Fleury-Payeur.
Le démographe remarque une hausse d’attractivité en Mauricie et au Centre-du-Québec. Ceci s’explique, selon lui, à la fois par l’immigration internationale et celle interrégionale.
« C’est difficile de produire des projections de régions ou de municipalités où on envisage de grands projets économiques », indique-t-il.
Centre-du-Québec au cœur de grands projets
Les grands projets économiques attendus notamment à Bécancour et la croissance démographique à Drummondville n’ont pas facilité la tâche des équipes de l’Institut de la statistique du Québec.
« C’est difficile de traduire l’impact de projets annoncés à Bécancour en nombre de nouvelles personnes installées dans la région. Pourtant, la démographie d’une région ne peut pas changer en seulement quelques années », précise Fréderic Fleury-Payeur.
Le recul historique ne permet pas d’analyser, en détail, les données de Drummondville, car cette ville vient de dépasser le seuil de 100 000 habitants pour être considérée comme une RMR (régions métropolitaines de recensement).
Cependant, le démographe de l’ISQ tente d’expliquer le scénario mentionnant que la ville affiche la plus forte augmentation projetée de sa population avec 35 000 habitants de plus (34%) en 2051 qu’en 2021.
« Le dynamisme économique caractérisé par l’installation de plusieurs petites et moyennes entreprises attire les travailleurs temporaires et permanents. C’est l’immigration internationale qui est la principale source de croissance démographique à Drummondville », estime-t-il.
À cela s’ajoute un taux de fécondité légèrement plus élevé (1,8 enfant par femme) par rapport à la moyenne provinciale (1,5 enfant par femme), selon le rapport de l’ISQ
Des données utiles pour les programmes gouvernementaux
Fréderic Fleury-Payeur mentionne que son organisme va publier des projections de toutes les MRC et les municipalités du Québec d’ici la fin de l’automne.
« Nous travaillons étroitement avec les différents piliers du gouvernement pour que nos données se reflètent dans les programmes et les décisions du pouvoir exécutif », explique-t-il.
Il explique que ces projections sont ensuite utilisées dans les modèles du gouvernement du Québec, notamment les ministères de l’Éducation, celui de la Santé ainsi que le ministère de la Famille, de même que pour des organismes tels que la Société d’habitation du Québec.
L’ISQ collabore aussi avec Statistiques Canada en fournissant, entre autres, les données concernant les naissances, les décès et l’immigration entre les régions tandis que l’organisme fédéral s’occupe de l’immigration internationale en plus du recensement qui offre des données intéressantes à son homologue provincial.