Raz-de-marée d’appuis envers Unis pour la Faune
RÉGIONAL. Les revendications de l’organisme Unis pour la faune trouvent écho jusqu’au cabinet du ministre de la Faune, des Forêts et des parcs du Québec (MFFP). L’UPF a en peu de temps su rallier l’adhésion de près de 200 municipalités du Québec. Parmi elles, plusieurs de Nicolet-Yamaska et de Bécancour.
L’association affirme vouloir «regrouper les intervenants et l’industrie dans un objectif commun de promouvoir et défendre une saine gestion des activités fauniques et aquatiques au Québec». Au cœur du problème, le Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027 du gouvernement du Québec et la règlementation en place pour contrôler la densité des cheptels. «Il y a clairement un mécontentement assez sévère. Le MFFP a sorti un plan de gestion que peu de gens comprennent. Le trois quarts des zones de chasse accusent une sous-densité de chevreuils», explique François Pelletier, l’un des fondateurs de l’UPF.
M. Pelletier et Luc Brodeur estiment que le Plan de gestion du MFFP doit être peaufiné et mieux adapté aux réalités des différents territoires de chasse. «Ça fait longtemps que Luc et moi parlions d’un organisme différent pour représenter les chasseurs et pêcheurs. On voulait fonder une association apolitique et indépendante pour avoir un rapport de force un petit peu plus officiel».
L’UPF n’est plus seule à revendiquer une voix à la table des prises de décisions. Depuis le mois de décembre 2020, l’organisme a attiré près de 10 000 membres. «Plus de 200 municipalités et MRC ont appuyé et entériné notre résolution», nous dit M. Pelletier. Bientôt, on pourrait en dénombrer 500, affirme Gilles Dion, représentant de l’UPF pour le Centre-du-Québec.
Fortierville est de celles-là. Le conseil «s’est fié à un élu qui s’adonne à la chasse», précise Annie Jacques, directrice générale. À Sainte-Cécile-de-Lévrard, la municipalité a aussi donné son appui à la résolution de l’UPF en mars dernier, précise Amélie Hardy Demers, directrice générale. «Unis pour la Faune a envoyé un modèle de résolution à toutes les municipalités et un des conseillers qui aime bien la chasse a confirmé que la documentation jointe faisait du sens».
À Sainte-Perpétue, on se questionne. Le maire Guy Dupuis précise que le conseil est en train de revisiter l’appui qu’il a récemment donné à l’UPF, suite à de «nouvelles informations qui lui auraient été transmises». Michel Côté, directeur général de la MRC de Nicolet-Yamaska a discuté avec l’UPF. «On comprend les grandes lignes, mais on n’a pas d’expertise au niveau de la MRC pour bien comprendre tous les tenants et aboutissants sur la chasse et de la pêche et le Plan de gestion du cerf de Virginie 2020-2027 du ministère», soutient M. Côté. Puis, Raymond Noël, maire de Saint-Célestin, acquiesce ne pas être un spécialiste de la question, mais «on a décidé de les appuyer, pour le bien de la faune et des citoyens.»
Une rencontre en hauts lieux
Devant une telle levée de boucliers, l’UPF a été entendue le 25 mars au cabinet du ministre Pierre Dufour à Québec. « Ç’a été une très bonne rencontre. Il y a une ouverture d’esprit. On s’est entendus qu’on allait présenter un document écrit au ministre Dufour. Ils comprennent qu’il y a un mécontentement. Le dossier de mobilisation municipale a un bon impact. Il y a une ouverture pour la présence de l’UPF sur les tables faune. On est bien contents du premier contact.»
Les grandes décisions sur la gestion faunique sont prises par les tables régionales et nationales de gestion intégrée des ressources et du territoire fauniques. Et l’UPF veut s’y asseoir. Le MFFP réagit trop lentement aux changements qui marquent les différents territoires de chasse au Québec, estime Gilles Dion de l’UPF du Centre-du-Québec. «Un plan de gestion sur sept ans, c’est trop long». L’UPF souhaite qu’il soit annualisé. «On demande aux chasseurs et aux pêcheurs de nous donner leur appui pour se faire entendre au ministère, parler de nos inquiétudes et nos craintes. Je ne mets pas en doute la compétence des biologistes en place, mais plutôt le manque flagrant de communication entre chasseurs, pêcheurs, agriculteurs et citoyens et c’est pour cette raison que nous devons nous regrouper pour nous donner une voix auprès du ministère», poursuit M. Dion.
Le Québec compte près de 200 000 chasseurs. «Dans la région 7 Sud du Centre-du-Québec, c’est presque une religion», affirme Gilles Dion.