Les professionnelles en soins pourraient démissionner massivement dès le 27 février
Les professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec n’entendent pas se taire face à la décision du CIUSSS MCQ d’obliger les infirmières et infirmiers à travailler une fin de semaine sur trois et pas nécessairement dans le même secteur. Si le CIUSSS ne recule pas sur sa décision, elles menacent notamment de démissionner massivement à compter du 27 février.
Réunies en assemblée générale extraordinaire, elles ont adopté à plus de 95% un plan d’action qui prévoit une série de mesures musclées, dont une action de démission massive. »Nos membres sont prêtes à aller jusqu’au bout pour faire reculer l’employeur », a lancé Patricia Mailhot, présidente par intérim de Syndicat des professionnelles en soin de la Mauricie et du Centre-du-Québec (FIQ-SPSMCQ) à la trentaine de manifestantes qui s’étaient déplacées devant le siège social du CIUSSS, le 15 février.
Le plan bonifié prévoit aussi la constitution d’un fonds de défense syndicale local de 1 million $ pour la protection des membres qui se verraient imposer un déplacement et qui subiraient des sanctions à la suite de leur refus. Par exemple, si une employée est suspendue sans solde pendant trois jours, le fonds viendra compenser le salaire perdu pour ces journées.
Une grande manifestations est également à l’horaire le 26 février, date d’entrée en fonction des nouvelles mesures du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, à l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville.
Mercredi, Patricia Mailhot a livré plus de 1500 messages signés par autant de professionnelles en soins déplorant la décision de leur employeur au siège social du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
« Les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes se mobilisent autour du mouvement #justeunnumero, car c’est ainsi qu’elles se sentent quand elles voient l’employeur prendre la décision de modifier unilatéralement leurs contrats de travail. Non seulement il veut forcer certaines à travailler les fins de semaine, mais aussi, il veut en envoyer travailler dans des secteurs 24/7, même si elles n’y ont pas mis les pieds depuis des années. Elles sont en colère et elles ont raison de l’être. Les professionnelles en soins ne sont pas interchangeables un point c’est tout », soutient Mme Mailhot qui craint également l’effet qu’aura cette décision sur l’attractivité en Mauricie de jeunes étudiantes dans le domaine.
Mme Mailhot précise que les membres du FIQ-SPSMCQ déploraient qu’elles n’aient pas été sollicitées pour trouver des solutions. « Pour nous, il reste des solutions à la pièce qui, au final, feraient une solution intéressante. Par exemple, il y a des horaires de 12 heures. Ça ne règle pas tout, mas il y a des secteurs d’activités où ça viendrait atténuer le problème. Aussi, quand ils se sont rendus compte, il y a quatre ou cinq ans, que les professionnelles commençaient à partir, pourquoi ne les ont-ils pas appelées pour connaître les raisons derrière ces démissions », mentionne-t-elle.
« Les équipes volantes sont-elles à la bonne place dans les bons secteurs? Par ailleurs, les professionnelles qui travaillent dans les secteurs non 24/7 ne sont pas toutes à temps complet, poursuit la présidente par intérim. Elles souhaiteraient être rehaussées à temps complet, mais l’employeur dit qu’il a peur d’avoir des surplus. En voilà des solutions rapides sur lesquelles on aurait pu travailler et qu’on pourrait encore travailler. Les professionnelles en soins sont des humains, mais on dirait que ça fonctionne trop par statistiques au CIUSSS. »
Le FIQ-SPSMCQ représente plus de 5 600 professionnelles en soins infirmiers, soit les infirmières, les infirmières auxiliaires et les inhalothérapeutes oeuvrant sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec.