Les patrons d’ABI déposent une offre globale et finale: «Aucune meilleure offre ne sera faite»
LOCK-OUT. Mercredi matin, les patrons de l’Aluminerie de Bécancour (ABI) ont présenté au syndicat une offre bonifiée par rapport à celle déposée le printemps dernier et qui avait été rejetée par les travailleurs le 4 mars. Cette nouvelle offre est «globale et finale», prévient la direction, et représente son «ultime tentative» pour parvenir à régler le conflit.
«Aucune meilleure offre ne sera faite», a souligné Nicole Coutu, présidente et directrice générale de l’aluminerie de Bécancour, lors d’un point de presse suivant le dépôt de la nouvelle proposition. «Notre objectif est de régler le conflit une bonne fois pour toutes, dans les meilleurs délais et dans l’intérêt de tous. »
«Nous croyons sincèrement qu’il s’agit d’une offre raisonnable et équitable pour les employés et qu’elle répondra à nos objectifs d’améliorer la compétitivité de l’aluminerie», a renchéri Jean-François Cyr, président d’Alcoa Canada, avant d’énumérer quelques améliorations apportées par rapport à l’offre précédente.
«Nous avons ajouté 8 M$ supplémentaires au fonds du régime de retraite à prestations déterminées qui prendra fin avec la ratification du présent contrat», a-t-il d’abord soulevé.
Un autre élément touche aussi le retour au travail des employés, qui sera plus rapide. «Selon un calendrier précis, 85% des employés syndiqués seront de retour dans les six mois suivant la reprise des opérations, prévue pour le26 juillet. Aussi, ABI s’engage à verser 635$ nets par semaine, non remboursables, à ceux qui ne seront pas de retour au travail dans les cinq mois suivant le processus de reprise, et ce, jusqu’à la date de leur rappel», poursuit M. Cyr, indiquant également que l’entente proposée n’entraîne aucune mise à pied.
Il souligne aussi que l’entreprise s’engage à limiter l’utilisation de la sous-traitance par rapport à son offre de mars dernier. Elle offrira également 8000 heures de temps rémunéré par année pour mener des activités syndicales, en plus d’un poste de président du syndicat à temps plein et trois représentants de santé et sécurité au travail.
«Cette offre finale et globale est d’une durée de 6 ans, termine M. Cyr. Elle est très compétitive notamment parce qu’elle prévoit des augmentations de salaire annuelles, pour un total de 15,3% [sur la durée du contrat].»
Nicole Coutu ajoute pour sa part que l’offre proposée continue de respecter l’ancienneté, en plus d’offrir une rémunération et des avantages sociaux «parmi les meilleurs au Québec» et annonce que l’entreprise retire sa poursuite de 19 M$ intentée contre le syndicat concernant des dommages survenus lors des négociations de 2017.
Les travailleurs ont jusqu’au 5 juillet pour se prononcer. S’ils acceptent cette offre globale et finale, le processus de redémarrage reprendrait le 26 juillet.
Autrement, on entrevoit une suspension des opérations, donc l’arrêt de la dernière série de cuves toujours en fonction, opérée depuis 18 mois par les cadres de l’usine. Cela viendrait complexifier «de beaucoup» le redémarrage des cuves par la suite.