Fermeture de la Carotte joyeuse: « C’est une très grande déception »
NICOLET-YAMASKA. La fin du projet de transformation alimentaire La Carotte joyeuse suscite une profonde déception dans la communauté, chez les membres du conseil municipal de la Ville de Nicolet et du côté de la MRC de Nicolet-Yamaska.
« C’est un organisme auquel on tenait beaucoup. On a travaillé fort pour qu’il reste en vie et qu’il reste à Nicolet », commente la mairesse de Nicolet et préfète de Nicolet-Yamaska, Geneviève Dubois.
Cette dernière avait encore les deux mains dans le dossier au moment où elle a appris, par le biais d’un courriel, la fin du projet. « Je venais de rencontrer un investisseur qui avait été approché par la Carotte et qui voulait confirmer certaines choses. J’avais aussi contacté le propriétaire du bâtiment où on pouvait installer temporairement le projet. On était encore plein d’espoir », dit-elle.
Depuis trois ans, la Carotte joyeuse bénéficiait d’une subvention du Fonds de l’Alliance centricoise pour l’inclusion et la solidarité sociale pour financer ses activités. Ce fonds était géré par la MRC de Nicolet-Yamaska, qui a choisi de verser la totalité des sommes, soit 278 702$, à ce projet. Or, le fonds prend fin le 31 mars.
« On a mis tous nos sous dans ce projet parce qu’on y croyait. C’était une grande fierté pour nous. La Carotte joyeuse se promenait partout dans le Québec pour faire la promotion [de sa mission]. Mais une ville et une MRC ne peuvent pas soutenir indéfiniment un projet. À un moment donné, il faut viser du financement récurrent, soit par le gouvernement, soit par des revenus autonomes, soit par du sociofinancement.. »
La forme juridique de la Carotte joyeuse a visiblement nui à la recherche de financement. Il faut rappeler qu’elle n’était pas un organisme autonome, mais un projet de la Corporation de développement communautaire (CDC) de Nicolet-Yamaska. « Pour avoir droit à des subventions, il faut que tu aies une existence légale », mentionne le député Donald Martel. « Il faut aussi que tu sois en opération [comme organisme à part entière] depuis au moins un an. Mais depuis 9 ans, la Carotte était sous le joug de la CDC. Ça les bloquait [dans leur recherche de financement]. »
Des démarches d’incorporation ont été amorcées au cours des derniers mois, mais on comprend aujourd’hui que c’était trop peu trop tard. Incapable de trouver du financement à la mission, la CDC a pris la décision de mettre un terme au projet. « Ce n’est pas dans le mandat de la CDC de développer tout ça », concède Geneviève Dubois. « La CDC a un conseil d’administration autonome qui prend ses décisions, alors on prend acte de leur choix. »
La suite?
« Est-ce que la Carotte va revivre autrement? Je ne sais pas », indique Mme Dubois, qui souhaite ardemment une relève au projet: « Assurément, ça va créer un vide pour un certain temps. Les besoins demeurent ».
« Je trouve ça vraiment triste », affirme pour sa part Donald Martel. « Le concept est extraordinaire. Il y a du potentiel pour ce type d’entreprise sociale-là. Si on me sollicite [pour redémarrer la roue], je vais répondre du mieux que je peux. »