Espace collectif pour menuisiers et ébénistes

NICOLET.  Le Centre d’action bénévole (CAB) de Nicolet développe actuellement un projet de café-atelier pour les hommes ainés qui souhaitent travailler de leurs mains, mais qui n’ont plus accès à suffisamment d’espace ou d’outils pour donner libre cours à leur talent de menuiserie et d’ébénisterie.

Le café-atelier Le Hangar d’Elzéar offrira une ambiance conviviale et fraternelle, un peu comme le garage du beau-frère chez qui on va travailler le bois un après-midi. L’objectif de ce lieu de rassemblement pour les hommes ainés est de favoriser l’entraide. « On veut que les hommes puissent travailler ensemble sur des projets communs, mais aussi fournir un endroit à monsieur qui a le gout de faire une cabane à moineaux, mais qui n’a plus de garage ou d’atelier! », explique Isabelle Bombardier, directrice générale du CAB de Nicolet.

« Le projet cible beaucoup les hommes qui ont des intérêts manuels, mais aussi les hommes qui cassent maison. Je pense par exemple à un couple âgé qui doit vendre sa maison et à monsieur qui perd son atelier ou son garage dans la transaction, car il se retrouve dans une résidence, explique Mme Bombardier. On a d’ailleurs entendu l’histoire d’un monsieur qui fait quelques petits travaux pour ses voisins, mais il fait ça dans son garde-robe d’entrée! », raconte-t-elle.

Sur place, Le Hangar d’Elzéar rendra accessibles outils et établis pour faciliter les travaux manuels. Ce principe est inspiré des Men’s Shed qu’on retrouve un peu partout dans le monde, dont l’Australie, l’Irlande et un peu partout au Canada. Il en existe quelques-uns au Québec, notamment à Rivière-du-Loup et à Saint-Félicien. « On est d’ailleurs allées visiter le Café Madriers à Saint-Félicien pour voir un peu comment ça avait été mis en place », mentionne la directrice.

Mme Bombardier mentionne également que les hommes ainés ne sont pas suffisamment desservis dans la MRC de Nicolet-Yamaska, alors que plusieurs services s’adressent directement aux femmes. Elle croit qu’il existe un besoin pour les hommes et qu’il était nécessaire de leur donner une place bien à eux. Elle entrevoit également, grâce au café-atelier, de belles possibilités d’activités intergénérationnelles.

Ouverture imminente du Hangar d’Elzéar

Le projet a tout d’abord été pensé il y a trois ans, mais il a malheureusement été mis sur la glace à cause de la pandémie. Cette année, le CAB de Nicolet croit que c’est le moment opportun de relancer l’idée, et les choses avancent rapidement.

En plus du financement reçu au début du projet de la part de Québec ami des ainés (QADA), le café-atelier est allé chercher une nouvelle subvention de 25 000$ du Programme Nouveaux Horizons pour les ainés (PNHA).

Ces fonds ont servi à embaucher une chargée de projet, Angéline Le Sage, et éventuellement à embaucher un coordonnateur ou un intervenant qui sera présent sur place au café-atelier. Les fonds serviront également à faire l’achat d’outils et à réorganiser le local qui abritera le projet. Le CAB devrait y avoir accès dès le 1er mai, moment où les premières étapes d’aménagement pourront être faites. Mme Bombardier souhaiterait ouvrir les portes du café-atelier au début de l’été, mais tout dépendra de l’implication bénévole de la communauté.

« On a trouvé un local et peut-être même déjà des partenaires qui vont se joindre à nous pour partager le local », explique Isabelle Bombardier. Des bénévoles sont également recherchés pour appuyer l’avancement du projet. « On a beau vouloir, on ne connait pas beaucoup les outils de menuiserie et tout ce que ça prend pour avoir un atelier intéressant! », lance la directrice en riant. Mmes Bombardier et Le Sage sont également à la recherche de dons d’outils et de bois.

« C’est sûr qu’on va commencer avec quelque chose de très basique qu’on va bonifier au gré des mois, selon les besoins des hommes qui participent au café-atelier. Ce que l’on souhaite, c’est que les hommes s’impliquent et que le Hangar d’Elzéar devienne leur projet, et non plus le nôtre », mentionne Mme Bombardier.

Qui est Elzéar?

« Elzéar, c’est mon grand-père!, révèle Isabelle Bombardier. Elzéar Depont habitait ici à Nicolet. Il était menuisier-charpentier, donc ça m’a tout de suite inspirée. Il travaillait le bois et ses garçons ont suivi ses traces. J’imagine encore la petite shed dans le fond de la cour chez ma grand-mère! »