Conflit à l’ABI: des échos jusqu’en Australie
BÉCANCOUR. Le président de la section locale 9700 des Métallos, Clément Masse, s’est envolé vendredi soir pour l’Australie pour s’adresser aux délégués du Congrès de l’Australian Workers Union (AWU), le plus grand syndicat australien qui représente des travailleurs de Rio Tinto et Alcoa sur le continent.
Ce séjour outre-mer s’inscrit dans le cadre d’une campagne mondiale visant à soutenir les lockoutés d’ABI annoncée lors du Congrès d’orientation du Syndicat des Métallos, tenu la semaine dernière à Vancouver.
«Là où Alcoa a des installations, des fournisseurs, des clients, nous irons. Ça prendra le temps qu’il faut, mais on va leur montrer qu’ils doivent conclure un contrat négocié avec les travailleurs d’ABI », a alors lancé le président du syndicat international des Métallos, Leo Gerard.
Jeudi, le président de la section locale 9700 des Métallos a expliqué aux Métallos de tout le Canada le lockout insensé d’Alcoa et Rio Tinto qui perdure depuis 15 mois à Bécancour. « Alcoa est fermé à toute négociation, ils ne cessent d’ajouter de nouvelles demandes et cherchent à casser notre syndicat. L’appui des syndiqués de partout fait la différence pour résister à cette multinationale », explique Clément Masse.
«La seule façon de gagner ce bras de fer, c’est en montrant à Alcoa qu’on est unis. Nous sommes unis derrière les lockoutés de Bécancour pas juste au Québec, au Canada et aux États-Unis, mais dans le monde!», a indiqué le directeur canadien des Métallos, Ken Neumann.
Le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau, a renchéri en confirmant que des lockoutés se rendront également à Pittsburgh le 8 mai prochain pour l’assemblée des actionnaires. « Alcoa pense forcer les lockoutés à rentrer à genou. Ils font un mauvais calcul. C’est mal les connaître et c’est mal connaître les Métallos», a lancé Alain Croteau.
Rappelons que les 1030 travailleurs de l’Aluminerie de Bécancour sont en lockout depuis le 11 janvier 2018. Le 11 mars dernier, les lockoutés ont rejeté à 82 % une nouvelle offre patronale, moins élevée que celle ayant précédé le lockout. Le Syndicat des Métallos a ensuite fait une contre-proposition qui a été rejetée la semaine dernière par ABI.