ABI: le syndicat pourrait rencontrer François Legault la semaine prochaine
CONFLIT. Le syndicat des employés de l’Aluminerie de Bécancour (ABI) pourrait rencontrer le premier ministre du Québec François Legault dès début du mois d’avril.
C’est ce qu’on a pu apprendre ce matin lors d’un point de presse tenu dans le cadre de la «Marche de l’énergie», une activité visant à porter symboliquement jusqu’à Québec la colère des lockoutés d’ABI.
«Des discussions sont en cours avec le bureau du premier ministre pour une rencontre la semaine prochaine. On lui avait demandé une rencontre le plus tôt possible et comme par hasard, on a reçu un appel juste avant qu’on démarre notre marche», ont affirmé Clément Masse, président du Syndicat de l’Aluminerie de Bécancour, et Dominic Lemieux, adjoint au directeur québécois des Métallos.
Cette rencontre, qui devrait réunir le président président du Syndicat local, un autre représentant des Métallos et le président de la FTQ, est attendue avec impatience. «En campagne électorale, M. Legault nous a dit qu’il ferait quelque chose pour nous. Qu’il s’impliquerait, lance M. Masse. Or, je ne l’ai pas vu encore s’impliquer et on veut qu’il le fasse.»
«Il n’a rien fait, à part mettre son ministre Boulet un peu partout dans les médias et nous imposer toutes sortes d’acteurs en négociation avec des délais et des choses comme ça», renchérit Dominic Lemieux. «Ça ne se fait pas», tranche-t-il.
Les porte-paroles des lockoutés estiment que François Legault est en mesure d’aider à dénouer l’impasse qui persiste depuis près de 15 mois maintenant.
«On est en conflit à cause de la clause Act of God, rappelle M. Lemieux. Elle avait été négociée par le gouvernement et c’est au gouvernement à nous aider à nous sortir de ce conflit-là. »
On se rappelle que cette clause de force majeure [ou Act of God] dans le contrat d’approvisionnement en électricité permet à Alcoa de ne pas payer pour tout le bloc d’électricité qui lui est réservé. Cela, fait valoir le syndicat, déséquilibre le rapport de force au profit de l’employeur et a fait perdre à Hydro-Québec, en 2018, 165 millions de dollars, évalue-t-il.
«On a fait huit mois [de conflit] sous le règne des libéraux, souligne Clément Masse. Ça fait maintenant six mois qu’on est en conflit sous le règne [des Caquistes]. S’ils veulent faire quelque chose, c’est le temps qu’ils le fassent parce qu’il ne leur reste que deux mois avant d’égaler le record des libéraux à ne rien faire dans notre conflit.»
Contre-offre: en attente d’une réponse
Par ailleurs, le syndicat dit être toujours en attente d’une réponse de la part de l’employeur concernant la contre-offre qu’il a déposée la semaine dernière.
«On attend toujours. L’employeur n’a pas de pression parce que pendant ce temps, il continue d’économiser de l’argent», déplore M. Masse, en référence à la fameuse clause Act of God.