L’impressionnant parcours d’Isaac Lefebvre

SAINT-LÉONARD-D’ASTON. Au départ, c’est simplement pour être avec ses amis l’été qu’Isaac Lefebvre a décidé de s’inscrire au softball durant son primaire. Il était alors loin de se douter qu’au fil des ans, il se taillerait une place parmi l’élite de ce sport…

« À Saint-Léonard-d’Aston, quand j’étais jeune, on avait le choix entre le soccer et le softball. Comme je n’aimais pas vraiment le soccer et que tout mon groupe d’amis jouait au softball, j’ai opté pour ce sport, raconte-t-il. On était une gang de sportifs et on trippait sur les compétitions. »

Ils en ont fait plusieurs, dont les Championnats de l’est du Canada. Rapidement, Isaac Lefebvre s’est rendu compte qu’il avait un certain talent pour ce sport. Malgré tout, le hockey demeurait son sport de prédilection, lui qui évoluait comme gardien de but l’hiver. En secondaire 3, cependant, les choses ont changé après qu’il ait subi une blessure. « Je savais que le hockey ne m’amènerait jamais bien loin », dit-il.

À la même époque, son professeur d’éducation physique Jean-Yves Doucet, lui a fait une proposition en or : participer au camp d’entraînement de l’équipe canadienne U19 de softball. « J’ai vu la porte s’ouvrir et j’ai sauté dedans! Je suis allé au camp d’entraînement sans aucune pression. J’avais 15 ans et tous les autres gars avaient 18 ou 19 ans. J’étais là juste pour avoir du fun et faire de mon mieux. Finalement, l’entraîneur en chef a tellement aimé mon éthique de travail et mon esprit sportif qu’il m’a gardé dans l’équipe pour les années d’après! »

Isaac Lefebvre est ainsi devenu le plus jeune joueur à être sélectionné dans l’équipe canadienne des 19 ans et moins. Rapidement, il a  même réussi à se tailler un poste parmi les neuf partants.

Sa réputation et son talent l’ont aussi mené à se greffer à l’équipe du Québec à l’occasion des Jeux du Canada, en 2017. Il a été désigné co-capitaine de l’équipe des 21 ans et moins avec deux autres joueurs. Il avait alors 17 ans.

Entre-temps, et par la suite, il a pris part à plusieurs autres compétitions. L’une des plus marquantes a certainement été le Championnat du monde de 2019. « J’avais pratiqué comme un fou et gardé une belle mentalité. J’ai tout fait pour prouver [que je méritais] ma place et j’ai été nommé co-capitaine de l’équipe canadienne. On a fini 4e. C’était une petite déception, mais c’était quand même agréable de jouer devant autant de partisans. Par exemple, lors d’une partie contre la Nouvelle-Zélande, 8000 personnes nous regardaient! C’est énorme, pour du softball! », se remémore-t-il.

La même année, il a été recruté par les Hill United Chiefs, une équipe basée en Ontario qui avait besoin «d’un petit rapide». « Je me suis joint à eux pour courir, c’est-à-dire pour voler des buts et amener de la vitesse à l’équipe. Lors de mon premier tournoi avec eux, il y avait une règle particulière qui faisait en sorte que je pouvais me rendre souvent sur les buts. Je pense que j’ai volé neuf buts dans le tournoi; un record! »

Le propriétaire de l’équipe a aimé la dynamique qu’il amenait et l’a invité à participer à divers championnats (ASC et ISC). Puis, la pandémie de COVID-19 a frappé. « J’ai continué de m’entraîner en même temps que j’entrais en médecine à l’Université Laval », raconte l’athlète.

En 2021, les compétitions ont repris et il a poursuivi avec les Hill United Chiefs. « On a gagné un championnat du monde », sourit-il.

Isaac Lefebvre vient de terminer ses trois premières années de médecine (le préclinique). Comme la suite de son parcours scolaire s’annonce chargée, il a décidé de s’offrir une pause bien méritée en Europe… avant d’amorcer une nouvelle saison de softball! « Je vais visiter l’Espagne, le Maroc, la Grèce et l’Italie pendant un mois et demi. Je reviens le 5 juillet et le 8, je repars avec les Chiefs pour un tournoi! Je serai avec eux à chaque fin de semaine de l’été. »

Une bourse méritée

Son impressionnant parcours lui a valu une bourse de 4000$ remise par la Fondation de l’athlète d’excellence et Beneva. Le joueur d’avant-champ reconnaît que cette somme lui donnera un sérieux coup de pouce : « Travailler peut devenir compliqué quand tu étudies et que tu pratiques un sport en même temps. C’est certain que la bourse va venir faciliter la conciliation sport/études! »