La Société acadienne Port-Royal voit grand

BÉCANCOUR. La Société acadienne Port-Royal (SAPR) est en attente d’une réponse du ministère de la Culture et des Communications qui pourrait faire une grande différence dans son plan d’action. Elle saura dans les prochaines semaines si elle bénéficiera de l’agrément, un sceau de qualité en matière de pratiques muséologiques et de planification, de protection et de mise en valeur du patrimoine.

Si elle l’obtient, la SAPR sera admissible à certains services et programmes d’aide financière du ministère de la Culture et des Communications et de ses partenaires gouvernementaux jusque-là inaccessibles pour elle.

« L’ancienne directrice générale a fait un travail colossal pour qu’on obtienne l’agrément. Elle l’a fait en période de pandémie, dans un contexte difficile et en solitaire », souligne France Désilets, présidente du conseil d’administration de la SAPR. « Elle a fait un excellent travail; un travail que je n’aurais probablement pas été capable de faire », ajoute Marie-Ève Bourke, qui lui a succédé au mois d’août, après son départ pour un autre emploi.

Une fois l’agrément en poche, l’organisme pourra devenir pleinement autonome, indique Mme Désilets. « Pour le moment, on dépend de la Ville de Bécancour. On est heureux du support qu’elle nous donne et de la belle relation qu’on a avec elle, mais le but est d’obtenir une autonomie. On est rendu là. »

La Société acadienne Port-Royal a pour mission d’assurer la diffusion, la promotion et le rayonnement de l’histoire de l’Acadie et du patrimoine acadien régional, étant donné que la région de Bécancour a été une importante terre d’accueil pour de nombreux Acadiens déportés ou ayant fui les autorités anglaises. Elle met en valeur l’héritage acadien de diverses façons, notamment par le biais de son centre d’interprétation dédié au fait acadien régional, qui propose des visites guidées, et par la mise en valeur de trois bâtiments patrimoniaux, à savoir le Vieux moulin à vent, l’ancien couvent des Sœurs de l’Assomption et la première école du village, tenue jadis par les religieuses.

Elle a également développé un centre de documentation et des ateliers dédiés aux enfants du primaire et du secondaire. « L’atelier Origines a été présenté en projet pilote l’an dernier, dans une vingtaine de classes [du primaire], indique Mme Désilets. Il comprend une partie historique sur la région et on présente des Acadiens actuels célèbres. Les enfants sont aussi invités à renouer avec leurs racines, notamment en faisant un petit arbre généalogique. »

Ces ateliers sont pour le moment l’une des seules sources de revenus de la SAPR, avec la subvention de la Ville de Bécancour. Marie-Ève Bourke les voit comme un complément intéressant, voire incontournable, à l’enseignement scolaire. « Selon nous, ils devraient être inclus dans le programme éducatif, mais ça, c’est un autre débat », évoque-t-elle, regrettant que l’histoire acadienne ne soit que survolée en classe.

La SAPR s’est dotée récemment d’un plan d’action quinquennal ayant comme prémisse la question suivante: « De quoi aura l’air le musée et la SAPR en 2025? ». Le conseil d’administration voit une organisation vivante et en santé, et pour y parvenir, il a réfléchi à divers événements et activités à réaliser. Le premier événement de la liste était l’activité d’Halloween intitulée « Les revenants acadiens », qui a connu un succès au-delà des attentes.

L’autre activité figurant au calendrier est une conférence avec l’auteur de descendance acadienne André-Carl Vachon le 22 novembre dans le cadre de la Semaine de la généalogie. Enfin, un événement « Vins et fromages » est dans l’air, et quelque chose se prépare également pour la semaine de relâche. « On veut vraiment donner un coup de barre pour rassembler encore plus les gens et les familles », conclut Mme Bourke.