Une grand-mère crie à l’injustice

RÉGIONAL. Une grand-mère de la région crie à l’injustice et dénonce la Direction de la protection de la jeunesse qui, dit-elle, lui refuse le statut de famille d’accueil de proximité pour son petit-fils, et même l’adoption. L’enfant, âgé de moins de 10 ans, vivait, depuis un an, dans une famille d’accueil qui a cessé ses activités. Le jeune garçon, en raison du manque de familles d’accueil, selon la grand-mère, a été envoyé dans un foyer d’accueil.

Mais il s’agit plutôt d’un centre de réadaptation pour des enfants dysfonctionnels. Ce n’est pas une place pour lui « , soutient la grand-maman en entrevue téléphonique avec Icimédias. La mère de l’enfant le voit lors de visites supervisées avec une intervenante de la DPJ, mais elle n’est pas en mesure de s’en occuper.

 La grand-maman maternelle, pour sa part, s’en occupe depuis sa naissance.  » Jamais je n’ai eu de la misère avec lui « , assure-t-elle.

Maintenant retraitée, tout comme son fiancé, un homme fiable, bienveillant, la grand-mère note qu’elle a tout son temps à offrir.  » Notre projet, ce ne sont pas des voyages, comme d’autres. On veut s’occuper de mon petit-fils qui n’a pas été choyé depuis sa naissance. On veut lui donner une famille, en prendre soin, lui offrir un milieu affectueux et chaleureux « , explique-t-elle.

D’où les démarches pour une adoption ou le statut de famille d’accueil de proximité.  » J’ai vérifié et nous remplissons tous les critères. On est prêt à se conformer à toutes les exigences. On a le cœur grand et plein d’amour à donner « , exprime la grand-maman. Mais elle a essuyé un refus de la DPJ qui fait valoir des arguments complètement non fondés, selon elle.

Pour le moment, la grand-mère a entrepris des démarches pour obtenir des droits accès qu’on lui refuse aussi.  » On ne veut même pas me donner des nouvelles de mon petit-fils. C’est impensable! « , s’exclame-t-elle. La dame cherche de l’aide, ne sait plus trop à quel saint se vouer, soutenant qu’un combat contre la DPJ constitue pratiquement une mission impossible.  » Même des avocats ne veulent pas se frotter à la DPJ « , souligne-t-elle.

Informations du CIUSSS MCQ

Les autorités ne peuvent commenter un cas particulier. Mais le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ) explique que la DPJ travaille d’abord avec les parents avec l’objectif de maintenir les enfants le plus possible dans leur milieu naturel. Au cours de la dernière année, le milieu familial constituait le principal milieu de vie pour 53,8% des enfants pris en charge.

Toutefois, quand la situation ne permet pas à l’enfant de demeurer dans son milieu, la DPJ privilégie un milieu significatif pour lui, à savoir une famille d’accueil de proximité. Dans la région, précise-t-on, 15% des enfants profitent d’un tel milieu.

Une famille d’accueil de proximité (FAP), tout comme une famille d’accueil régulière, doit subir une évaluation pour s’assurer que le milieu est adéquat et qu’il répond bien aux besoins de l’enfant.

Il arrive, explique le CIUSSS MCQ, qu’un enfant ne puisse être accueilli dans une FAP, par exemple, si la famille est suivie par des intervenants de la DPJ, s’il y a casier judiciaire ou si une révocation du statut de FAP a été décrétée. Chaque cas fait l’objet d’une analyse. Un enfant qu’on ne peut diriger vers une famille d’accueil de proximité sera plutôt reçu dans une famille d’accueil. La décision de relocaliser un enfant, indiquent les autorités, relève d’un juge et s’appuie sur le bien-être de l’enfant.

Besoin de familles d’accueil

Comme ailleurs au Québec, le CIUSSS MCQ recherche des familles d’accueil. Les portes sont ouvertes non seulement aux familles, mais aussi aux couples et aux personnes seules. Des séances d’information hebdomadaires permettent notamment d’expliquer le fonctionnement, les critères requis et le profil des jeunes dans le besoin. C’est le point de départ pour devenir famille d’accueil. L’inscription à ces séances se fait en ligne sur le site du CIUSSS MCQ. 

Les intéressés ont également grand intérêt à consulter la page Web (www.ciusssmcq.ca/familledaccueil) pour s’informer à ce sujet. Le processus pour devenir une famille d’accueil comporte notamment des rencontres avec les intervenants, de même qu’une évaluation psychosociale des postulants et du milieu de vie.

Les signalements

La DPJ de la région Mauricie-Centre-du-Québec a traité, en 2020-2021, 9531 dossiers, 357 de plus qu’en 2019-2020. Une situation différente de la situation au Québec alors que les données provinciales montrent une très légère diminution.

Les signalements proviennent en majorité (36,2%) des employés d’organismes publics, une proportion qui se maintient par rapport aux années précédentes.