L’économie du Centre-du-Québec prend du mieux
RÉGIONAL. Les dernières prévisions publiées par Desjardins, Études économiques suggèrent des embellies pour le Centre-du-Québec en 2021 et 2022.
La région prend du mieux. L’amélioration de la conjoncture économique provinciale sera une locomotive pour la région dont les exportations sont surtout destinées au marché intérieur, explique Chantal Routhier, économiste chez Desjardins. «On revoit sans cesse à la hausse nos prévisions économiques. L’économie est résiliente, se porte bien et mieux que ce qu’on avait anticipé.»
Il est vrai que 2020 avait plombé et fait reculer le PIB de toutes les économies régionales. Le Centre-du-Québec n’y a pas échappé. «Au Centre-du-Québec, l’impact économique de la récession de 2020 a fait chuter le PIB nominal de 506,8 M$ en regard de 2019, ce qui représente une baisse annuelle de 4,8 % (‑4,3 % au Québec). Pour la région, il s’agit de sa première contraction depuis au moins 13 ans», note Chantal Routhier de Desjardins.
Mais les perspectives s’améliorent en 2021. Il est vrai que la croissance, même positive, va quand même demeurer en deçà de la moyenne québécoise. «Une croissance de 7,7 % est attendue cette année, comparativement à + 8, 4 % au Québec. Le rebond sera parmi les moins forts», précise Mme Routhier. Mais 7,7 %, ce n’est quand même pas rien. C’est que «le rattrapage est plus lent dans le secteur manufacturier», explique Mme Routhier. Et «les restrictions qui demeurent au niveau du commerce international, les chaînes d’approvisionnement qui sont perturbées et la rareté de travailleurs demeurent encore des freins à la pleine reprise des activités des entreprises», assure-t-elle.
Des secteurs tirent leur épingle du jeu. «La fabrication de machines et de produits métalliques devrait bien faire. Il en va de même pour l’industrie du meuble, pour le secteur de la construction neuve et pour les entreprises qui exportent aux États-Unis. Dans les services, ça va bien aussi», assure l’économiste en chef de Desjardins. Le marché de revente de maisons poursuit sur sa lancée pour une sixième année d’affilée, «avec un bond observé de 16,0 %. La tendance haussière est appelée à se poursuivre en 2021 à un rythme un peu plus rapide que celui de 2020». On s’attend cependant à une contraction des transactions en 2022 et à ce que l’industrie touristique soit un peu essoufflée et plus lente à redémarrer.
Démographie en croissance
«La migration interrégionale a atteint son deuxième plus haut niveau depuis au moins l’an 2000 avec un solde positif net de 1 112 nouveaux arrivants, surtout en provenance de la Montérégie et de Montréal», précise Desjardins. L’Institut de la statistique du Québec estime d’ailleurs que la population du Centre-du-Québec devrait s’apprécier de plus de 6000 âmes d’ici 2026 et atteindre 257 037 personnes.
Marché de l’emploi
Pour le secteur manufacturier, la situation demeure difficile dans le Centre-du-Québec. «C’est comme si la pandémie avait accéléré ces besoins en main-d’œuvre. L’emploi a diminué au Centre-du-Québec en 2020 [‑3,6 %] mais la baisse s’est révélée moins prononcée qu’au Québec [‑4,8 %]». Les problèmes cycliques de rétention et d’attraction de la main-d’œuvre demeurent des freins à la croissance. «Un rebond est attendu en 2021». Le taux de chômage a atteint 6,1 % en 2020. Il devrait recommencer à diminuer.
Des mises en garde, les inconnues?
Pour bien se positionner en 2022, les entrepreneurs et les décideurs devront au cours des prochains mois d’abord bien surveiller l’évolution de la crise sanitaire et leur stratégies de gestion de risques. «On pourrait toujours avoir des mauvaises surprises. Pour les régions manufacturières comme le Centre-du-Québec, c’est important d’accroître la pénétration du numérique, de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, d’être moins dépendantes de l’étranger et de mettre l’emphase sur la robotisation et l’automatisation. Si on table sur ces éléments pour 2022, on devrait être mieux positionnés. On ne peut passer à côté de l’intégration des nouvelles technologies», précise l’économiste Chantal Routhier. L’évolution de la crise sanitaire constitue toujours le plus grand risque aux scénarios de prévisions.