Le retour à la terre profite à l’École d’agriculture de Nicolet
NICOLET. L’école d’agriculture de Nicolet est plus populaire que jamais. Le nombre d’étudiants inscrits à son programme d’horticulture a doublé en un an seulement. Ils sont maintenant une trentaine à y être inscrits.
La pandémie est au banc des accusés du regain de popularité de l’École et en particulier de son diplôme d’études professionnelles (DEP) en Horticulture et jardinerie. «Avec la COVID, ça a amené retour aux sources, un retour à terre. Et on en voit de tous les âges. On peut recevoir des gens qui ont 17 ans, comme de 60 ans et plus», explique Monique Rivard, directrice de la formation professionnelle au Centre de services scolaire de la Riveraine. «En production horticole, ils commencent au mois d’août et terminent au mois de juin suivant. En horticulture, idem, mais ils reviennent au mois d’octobre pour boucler leur formation. Ils viennent pour aller travailler dans une entreprise, partir leur entreprise ou pour changer de profession aussi. Il y en a aussi qui ont des projets de vie personnels qui décident de suivre une formation», précise Monique Rivard.
Ce regain de popularité est transversal. Tous les programmes offerts aux 120 étudiants de Nicolet trouvent preneurs, note Mme Rivard. «En mécanique agricole, c’est la même chose. Je suis épatée de voir l’engouement pour la production animale et les grandes cultures. Dans tous les programmes, on note une hausse des inscriptions». C’est que l’École de Nicolet n’était pas aussi courue il y a à peine deux ans! Mais aujourd’hui, les candidats se ruent au parvis des inscriptions du mois d’août 2021. Il ne reste qu’une vingtaine de places disponibles sur les 120 offertes.
L’École d’agriculture de Nicolet travaille pour que cette soudaine popularité perdure. Augmenter le nombre et le type de formation, rénover les serres, acquérir des équipements et augmenter la capacité d’accueil de l’École, «c’est ce qu’on est en train de regarder. On sera peut-être en mesure d’ouvrir à d’autres groupes. On a même reçu des curriculums de profs qui offrent leurs services», ajoute Mme Rivard. Il faut maintenant que les budgets suivent la cadence.
«Le ministère de l’Éducation nous donne un certain montant d’argent pour aider à payer les équipements et le matériel didactique. On est limité au niveau des locaux et du matériel. On veut développer davantage. Je ne peux pas parler tout de suite des nouvelles formations qui vont venir. On travaille en collaboration avec le Centre de services aux entreprises du Centre-du-Québec. Avec eux, on développe énormément de formations en agriculture et autres.» Mme Rivard nous parle aussi de champs qui jouxtent l’École…
Nul doute que l’École aura besoin d’une injection de plusieurs millions de dollars en vue de sa mise à niveau. L’École a d’ailleurs soumis une demande au ministère de l’Éducation du Québec pour financer l’agrandissement, la réorganisation et la rénovation de ses serres. «On attend un retour du ministère», précise Mme Rivard, elle qui rêve de créer un corpus de formations sur mesure et de plus courte durée et d’accroître la capacité d’accueil de l’École. Mais on ne s’en sort pas, «pour chaque compétence, ça prend le matériel et les enseignants qu’il faut.»
L’École d’agriculture de Nicolet dispose de 17 hectares de terres et de nombreuses installations qui permettent aux étudiants de poursuivre leur formation et apprentissages sur le terrain, de même qu’en entreprise. 20% de la formation de certains programmes est offerte en entreprise. Certains étudiants ont aussi la chance d’être formés à l’École d’agriculture de Nicolet, puis d’y travailler, mais c’est rare.