La Charte municipale de protection de l’enfant est lancée
FORTIERVILLE. Près de 200 personnes ont assisté ce mercredi au lancement de la première Charte municipale pour la protection de l’enfant. Cette charte, imaginée par Julie Pressé, mairesse de Fortierville, semble rallier gouvernements, municipalités et intervenants locaux et sociaux.
«On veut se donner les outils pour prévenir et agir, lance Julie Pressé, mairesse de Fortierville et maître d’œuvre de ce projet. On a monté cette charte en espérant créer un filet de sécurité supplémentaire autour des enfants ».
La mairesse invite d’ailleurs toutes les municipalités du Québec à adopter la Charte municipale de protection de l’enfant. « Et si un simple geste pouvait changer le cours d’une vie? Tous ensemble on peut changer les choses », affirme-t-elle.
Le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Jacques Demers, veillera à rallier les 1000 municipalités membres de la FQM autour de cette charte. « Le lancement de cette charte est l’occasion idéale pour voir ce qui peut être fait pour améliorer les mesures de protection en place pour nos enfants. Les MRC ont elles aussi leur rôle à jouer », assure M. Demers.
La Charte municipale pour la protection de l’enfant milite en faveur de la bienveillance.
« Une municipalité bienveillante propose un milieu de vie sécuritaire, est à l’écoute des enfants en leur offrant des lieux et des occasions pour qu’ils puissent s’exprimer librement et en toute confiance, elle pose des actions de prévention de la maltraitance envers les enfants et voit à la diffusion des ressources d’aide disponibles sur son territoire. Elle propose dans sa planification des actions favorisant le développement du plein potentiel des enfants », peut-on lire dans la documentation jointe à la nouvelle Charte municipale.
La mairesse Pressé estime que la communauté peut devenir un instrument de veille et de protection. Il s’agit ainsi de mettre en place des actions simples, mais qui font une différence », de trouver des outils pour renforcer la protection des enfants.
« Si vous voyez que ça va moins bien chez votre voisin, allez lui porter une tarte, faire acte de présence. Nous, on est en train de voir à la possibilité de réinstituer Parents secours ou un projet nommé Voisins solidaires et d’avoir des lieux où les enfants peuvent aller en cas de besoin. Quand on est ensemble, on voit ce qui se passe chez les autres », affirme Mme Pressé.
Les villes devront travailler en synergie et mettre en place des actions qui vont leur permettre d’aller au-delà d’une simple déclaration de principe. D’ailleurs, un Guide des initiatives inspirantes accompagne cette Charte.
Des ministres offrent leur appui
De nombreux élus assistaient également à ce lancement virtuel. Tous ont vanté les qualités du projet de Charte imaginé par la mairesse de Fortierville. La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest affirme que « c’est un geste tellement important qui est porté aujourd’hui. Je vais être avec vous ».
« On doit tous faire preuve de vigilance. C’est une responsabilité partagée. C’est un pas de plus qu’on fait aujourd’hui pour permettre à des enfants de faire entendre leur détresse. C’est un virage qui devait être fait, a insisté le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe. Le geste d’aujourd’hui est un geste fort.»
Pour Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, « nous avons collectivement le devoir et le pouvoir de changer les choses. La Charte nous appelle à unir nos forces de manière à ce que tous les enfants du Québec soient en sécurité ».
Les enfants prennent la parole
Des élèves de 5e et 6e année de l’École Oasis du Centre de services scolaire de la Riveraine ont aussi participé au lancement. Quels droits pour les enfants? Ils répondent : « le droit de se loger, d’être aimé, d’expression, d’être en sécurité, protégés, habillés, logés, nourris et d’être forts ».
Et à la question, comment faire pour aider un enfant en difficulté? Ils nous disent : « je demande à un adulte, je les aide à se relever, je les guide vers une maison que je connais. Je cogne à la porte d’un adulte qu’on connait très bien ».
D’Aurore à la Charte
L’histoire d’Aurore l’enfant martyre aura marqué à tout jamais la ville de Fortierville. C’est là qu’elle a été si maltraitée qu’elle en est décédée. Plus d’un siècle plus tard, son récit fait encore écho.
Le drame qu’elle a vécu est à l’origine de la création de la Charte municipale de protection de l’enfant qui souligne les 101 ans de son décès.
L’adhésion à la Charte municipale de protection de l’enfant sera mise à jour chaque année.