Des impacts pour des années
RÉGIONAL. Dre Marie Josée Godi espère que la pandémie permette, ultimement, de revaloriser le rôle de la Santé publique au sein du système de santé.
«En ce moment, le volet sanitaire est mis de l’avant, mais c’est aussi le rôle de la Santé publique de prévoir des actions de prévention en amont. Il y a également tout un volet d’implication dans la santé communautaire avec les différents partenaires dans la communauté afin de permettre à chaque personne d’avoir un certain pouvoir d’agir sur sa propre santé», détaille-t-elle.
Mais les impacts de la pandémie de COVID-19 ne cesseront pas au terme de la campagne de vaccination ou lorsque la pandémie sera considérée comme terminée. Avec la fermeture des centres d’entraînement et l’augmentation du temps passé devant les écrans pour le travail et les loisirs, la sédentarité s’est accentuée, constate-t-elle. La directrice régionale de santé publique s’inquiète aussi de l’impact du manque d’activités physiques sur les maladies chroniques.
«On voit que les inégalités en santé sont accentuées, avec la perte des emplois qui entraîne des pertes de revenus, notamment. Certains enjeux sociaux liés au développement des jeunes de 6 à 17 ans seront aussi à surveiller, bien qu’il y ait des efforts de contrôle des impacts sur la réussite éducative des jeunes mis en place. Il faut aussi s’assurer que les personnes vivant une situation difficile aient accès à une alimentation saine», indique Dre Godi.
«Il risque d’y avoir encore des contrecoups de la pandémie pour encore plusieurs années. Il faudra surveiller les impacts sur la santé physique, la santé mentale et sur le volet social et agir pour les atténuer, mais on sait qu’il faut agir maintenant pour réduire les impacts dans le futur», poursuit-elle.
Le financement devra également suivre la cadence, car si le budget accordé à la santé publique au Québec a été bonifié avec la pandémie, le financement avait subi des coupures de 30% en 2015.
En contrepartie, elle croit que certaines bonnes habitudes acquises depuis le début de la pandémie resteront, comme le lavage des mains. D’ailleurs, les maladies infectieuses sont grandement à la baisse dans la région cette année, en particulier l’influenza et la gastro.