«Notre réseau est sous pression» -Dre Marie Josée Godi

RÉGIONAL. Le premier ministre François Legault a annoncé l’annulation des rassemblements à Noël, une décision bien accueillie par la directrice régionale de la santé publique, Dre Marie Josée Godi.

«Notre réseau est sous pression. Il faut penser aussi au personnel du réseau de la santé qui est débordé et fatigué, mais également penser à nos proches à protéger», commente-t-elle tout en rappelant que l’on peut encore visiter les personnes seules qui pourront vivre de la détresse durant cette période.

«On a une très grande pression actuellement, car on va en soutien aux résidences d’hébergement pour aînés qui vivent des éclosions. Notre capacité pour l’unité COVID est également à la limite d’être atteinte, tant du côté de Trois-Rivières que de Drummondville. Notre établissement fait partie des régions pour lesquelles cette décision va permettre de lever cette pression qui s’exerce sur le réseau. On est tous collaborateurs dans cette lutte contre la pandémie», mentionne Dre Godi.

De nombreux professionnels ont été appelés en renfort dans les ressources d’hébergement pour aînés touchées par une éclosion. Ceux-ci sont amenés à faire des tâches de préposés, d’aides de service : tout ce qui peut aider à surmonter la situation.

Du personnel et un gestionnaire peut notamment venir en renfort des équipes des RI/RPA. Une équipe médicale peut aussi être prévue pour les suivis appropriés, tandis que des équipes PCI pourraient accompagner la ressource dans la mise en place des mesures de protection supplémentaires.

«Dès que le virus entre dans une RPA, ça fait augmenter la pression sur le réseau de la santé, ajoute Isabelle Labrecque, directrice adjointe au programme soutien à l’autonomie de la personne âgée – services dans la communauté Rive-Sud. La santé des aînés nous préoccupe. On demande aux gens d’utiliser des idées imaginatives et sécuritaires pour garder le contact avec leurs proches. C’est important de préserver la santé psychologique des aînés.»

79 nouveaux cas en Mauricie/Centre-du-Québec

Dans les 24 dernières heures, 25 nouveaux cas de COVID-19 ont été signalés en Mauricie et 54 au Centre-du-Québec, pour un bilan quotidien régional de 79 nouveaux cas. Dans la dernière semaine, on observe une légère augmentation des éclosions qui s’élèvent à 93 cette semaine, comparativement à 84 la semaine précédente.

Le CIUSSS déplore également deux décès survenus dans les ressources d’hébergement de la communauté dans la dernière journée. Les hospitalisations ont connu une baisse de 1 au cours de la dernière journée, portant le total à 49 hospitalisations. Le secteur des soins intensifs est pour sa part demeuré stable avec neuf personnes hospitalisées.

Somme toute, le CIUSSS note une amélioration encourageante en ce qui concerne l’évolution de la situation en Mauricie. Avec les efforts collectifs, le nombre de cas par jour est à la baisse. Il faut cependant poursuivre ces efforts et s’assurer que chaque citoyen respecte les consignes, rappelle le CIUSSS. Dre Marie Josée Godi remarque aussi une «belle amélioration» dans les milieux scolaires et les milieux de travail en ce qui a trait aux éclosions.

 

Au Centre-du-Québec, la baisse graduelle du nombre de cas par jour observée il y a quelques semaines n’a pu être maintenue. Cette situation s’explique en raison des cas attribuables aux différentes éclosions dans les ressources d’hébergement de la communauté (RI/RPA).

Dre Godi rappelle toutefois que chaque situation d’éclosion dans une ressource d’hébergement pour personnes âgées est très préoccupante en raison de la proximité des gens qui y résident, mais également du fait de leur vulnérabilité à la COVID-19.

Depuis la première vague, chaque milieu a été visité pour s’assurer des mesures de protection à appliquer en tout temps et de la formation a été donnée pour que le personnel les mette en pratique de façon judicieuse.

Plus de 150 intervenants formés

Ce sont 151 intervenants formateurs (intervenants du CIUSSS MCQ) et 951 «champions» dans les différents milieux d’hébergement qui ont été formés pour agir comme référence en prévention et contrôle des infections (PCI) et faire du coaching auprès de leurs pairs.

«La situation dans les RI et les RPA retient toute notre attention. Ça crée une pression énorme  sur le réseau de la santé. On mène une enquête épidémiologique pour chaque éclosion. Notre objectif est d’accompagner les milieux pour que ceux-ci soient sécuritaires pour tous. La pression est importante sur le réseau présentement et chacun doit faire sa part», soutient Dre Godi.

Au total, 18 milieux de vie ont vécu une éclosion de COVID-19 depuis le début de la deuxième vague.

«C’est toujours préoccupant lorsqu’il y a une éclosion dans nos ressources d’hébergement, car les gens y sont vulnérables à la COVID-19», note Mme Labrecque.

Elle invite aussi les proches des personnes vivant dans une RPA à faire preuve d’une grande vigilance lorsqu’ils viennent y visiter un proche afin d’éviter d’y introduire le virus.