Fromager en temps de pandémie
BÉCANCOUR. Si les producteurs de fromage en grains peinent à écouler leurs stocks de fromage frais dans les restaurants fermés des zones rouges, ceux de la Fromagerie l’Ancêtre disparaissent rapidement aux comptoirs de Bécancour et de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
«On fait du fromage en grains chaque jour, mais pas encore avec un réseau de distribution», précise son PDG, Pascal Désilets. Mais la Fromagerie l’Ancêtre y réfléchit. «Présentement, le prix est encore le critère d’achat numéro un dans ce marché et le fromage bio est un produit de spécialité. Sa plus-value n’est pas propice au modèle d’affaires de la restauration», souligne M. Désilets.
Le fromage en grains de l’Ancêtre ne reste pas trop longtemps sur les comptoirs.
La fromagerie l’Ancêtre de Bécancour produit des fromages certifiés biologiques, de lait non pasteurisé, sans gluten ou sans lactose, demi-sel et des beurres. L’Ancêtre distribue 75% de sa production à travers le pays, en majorité au Québec, en Ontario et dans l’Ouest canadien. Surtout dans les épiceries et les marchés d’alimentation biologiques. «Le biologique a toujours été très populaire dans l’Ouest canadien».
La fromagerie transforme près de 6 millions de litres de lait sur une base annuelle. M. Désilets ne veut pas nous dire combien de fromages en résultent. L’acquisition récente de la Fromagerie Le Baluchon semble démontrer que les affaires tournent assez rondement. «Nos fromages Baluchon sont arrivés dans les épiceries Métro et IGA cette semaine, à nos comptoirs aussi. On a une belle réponse de la clientèle. Malheureusement, on n’aura pas assez de fromages pour répondre à la demande pour le temps des Fêtes. L’an prochain, on vise à accroître la production de cette gamme de fromages qu’on fait affiner dans les installations de Sainte-Anne-de-la-Pérade».
La pandémie n’aura pas trop affecté les ventes de la fromagerie l’Ancêtre. En revanche, les opérations tournent un peu au ralenti. «C’est vraiment un défi d’opérer une croissance durant une pandémie», ajoute M. Désilets. Le sempiternel problème de main-d’œuvre. «On est constamment à la recherche d’aide-fromager, de fromagers, de personnes à l’emballage. Et ce n’est pas qu’une question de salaire». En revanche, «le phénomène pour l’achat local a été positif pour les fromageries», ajoute-t-il.