Un complexe aquacole au Parc industriel et portuaire de Bécancour?
BÉCANCOUR. Un projet de complexe aquacole est dans l’air à Bécancour. On parle d’un investissement de 85 M$ qui, à pleine production, permettra de produire 1,7 million de truites arc-en-ciel destinées à la consommation de table.
Le projet «Wôlinak Aquaculture» vise l’implantation d’un système de pisciculture terrestre européen (Danemark) qui devrait générer 20 emplois directs dans le parc industriel et portuaire de la ville. Il s’agit d’un projet «multi-phases» incluant une écloserie, deux sites de croissance et une usine de transformation.
Signe que le projet chemine: une modification au schéma d’aménagement que la MRC de Bécancour a apportée cet été à la grille des usages autorisés dans l’affectation «Industrielle lourde». À l’usage «Agriculture I», elle a fait ajouter la condition suivante: «Seules les piscicultures et ses activités de transformation associées à cet usage, sans activité extérieure à l’exception de l’entreposage, sont autorisées et ce, uniquement à l’intérieur d’un bâtiment permanent.»
Au moment du changement, le président et directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, Maurice Richard, n’était pas en mesure de confirmer la venue de ce genre d’entreprise dans le parc, mais laissait clairement sous-entendre qu’un projet en lien avec du poisson d’élevage pourrait être en négociation.
«Ce genre d’activités [pisciculture] n’est pas discordant avec celles qui se font déjà dans le parc. Même si c’est un parc avec des produits chimiques, on fait aussi déjà de l’agroalimentaire: de la production d’huile de soya et de canola, ainsi que de cannabis [médical et récréatif]. Le dossier agroalimentaire est très avancé.»
Invité à commenter le dossier, le directeur général de la MRC de Bécancour, Daniel Béliveau, s’était limité à dire que «rien ne sert de précipiter les annonces, peu importe le dossier». Même son de cloche du côté du député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, qui promettait toutefois que «de belles choses s’en viennent au Parc industriel et portuaire de Bécancour».
Groupe CanAqua
C’est le Groupe CanAqua qui se cache derrière le projet. Cette entreprise a été constituée en août 2017, selon le Registraire des entreprises du Québec. Elle est administrée par les mêmes dirigeants que CanAquaculture, une entreprise qui avait pour objectif, en 2016, de produire du saumon élevé en bassin dans des installations dernier cri à Grande-Rivière.
Ce projet de 45 M$, censé voir le jour dans le parc industriel de cette municipalité gaspésienne, ne s’est jamais concrétisé. Il a commencé à battre de l’aile dès le printemps 2017, alors que CanAquaculture s’est heurtée à des difficultés concernant l’autorisation d’importer des œufs de saumon d’Europe et que le terrain convoité n’a pu lui être cédé.
Par ailleurs, les relations entre l’entreprise et la Ville de Grand-Rivières se sont tendues avec le temps, au point où la Ville a décidé de retirer son appui au projet l’an dernier. Celui-ci devait, à lui seul, pratiquement tripler la production aquacole du Québec, selon ce que rapportait La Terre de chez nous, dans son édition datant du 11 octobre 2019…
Conditions gagnantes, cette fois-ci?
«Le Groupe CanAqua est actuellement en contact avec de nombreux acteurs clés du milieu, tels que le Conseil des Abénakis de Wôlinak, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, la Ville de Bécancour et de nombreux acteurs gouvernementaux. Grâce à un effort soutenu et collaboratif de toutes les parties, la grande majorité des conditions gagnantes sont aujourd’hui réunies», affirme Jean-Sébastian Thériault, vice-président – Relations publiques du Groupe CanAqua.
Les prochaines étapes consisteront à informer la population locale et à consulter les citoyens. Les promoteurs visent à «établir un consensus social autour du projet, à maximiser les retombées locales de Wôlinak Aquaculture, et à répondre aux questionnements et inquiétudes légitimes face à une industrie nouvelle et novatrice».
Plus d’informations à ce niveau suivront d’ici le mois de décembre.