Charlotte dégote son premier emploi d’été

SAINTE-EULALIE. Charlotte Durand vient de terminer son premier emploi d’été et est fière d’avoir su relever ce nouveau défi.

Charlotte Durand est une jeune fille de 17 ans. Elle a surmonté les difficultés liées à son handicap visuel et obtenu son premier emploi étudiant en tant qu’animatrice au camp de jour de Sainte-Eulalie. Charlotte n’y voit rien, mais entend tout avec son cœur et ses oreilles.

«Charlotte avait l’opportunité de devenir animatrice de camp de jour, mais devait avoir de l’aide le temps qu’elle se familiarise avec son environnement de travail», précise Karine Béliveau, présidente de la Fondation Médicale Jean-Pierre Despins (FMJPD).

La Fondation prend alors à sa charge le salaire d’une aide à l’intégration et embauche Marylène Fortier qui accompagne Charlotte pendant deux semaines. Celle-ci a ensuite pu évoluer seule dans son nouveau milieu de travail. «C’était génial, j’ai adoré ça: les amis qui étaient avec mon groupe, j’avais mes jeux, des surprises et le temps!», raconte Charlotte Durand, qui semble avoir trouvé sa place. «Je suis vraiment une personne qui aime aider les autres», ajoute-t-elle.

Karine Béliveau de la Fondation nous parle de Charlotte Durand comme d’une fille déterminée. «C’est vraiment quelque chose de bénéfique pour elle». Un premier emploi est très important pour tout le monde, ajoute Mme Béliveau.

La mère de Charlotte est ravie du fait que sa fille ait pu travailler cet été. Andrée Ducasse affirme que «Charlotte a beaucoup appris du côté humain et s’est dépassée. Ça lui a donné une autonomie et une fierté. La possibilité de croire qu’elle pouvait avoir un emploi. Les jeunes aimaient ce qu’elle faisait. Prendre la responsabilité de jeunes, on ne pensait pas ça de Charlotte» qui, au cours de l’été, a élaboré une dizaine d’activités de son cru pour la dizaine enfants qu’elle supervisait. Pour Andrée Ducasse, «chaque jour, elle a appris à se connaître, sa confiance en elle augmentait».

Joliane Bélisle, responsable du camp de jour de Sainte-Eulalie, n’avait elle aussi que de bons mots pour Charlotte. «Sa présence a été très enrichissante pour les enfants, pour les animatrices et même pour moi. C’était vraiment beau de voir comment les enfants l’écoutaient et la façon dont ils s’impliquaient dans les jeux qu’elle organisait.»

Si la mère de Charlotte se réjouit de l’ouverture de la Fondation envers Charlotte, elle regrette le peu d’empressement du SEMOCQ de Nicolet (Service externe de main-d’œuvre) à l’aider, malgré ses tentatives répétées. «Ils m’ont dit que ce n’était pas leur mandat d’aider les jeunes handicapés encore aux études. J’ai été très déçue». Le SEMO a pourtant comme mandat d’offrir «des services d’aide à l’insertion ou à la réinsertion à l’emploi des personnes ayant des limitations physiques, intellectuelles, sensorielles ou psychiques».

Peu importe, premier défi relevé pour Charlotte Durand qui a déjà repris le chemin des classes au Centre d’éducation aux adultes de Nicolet. Elle y étudie à son rythme, dit Charlotte. Voir n’est pas tout. Savoir écouter donne parfois l’avantage!