Hausse de 10% du volume dans les buanderies du CIUSSS
COVID-19. Avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19, le nettoyage et la désinfection des surfaces a pris encore plus d’importance un peu partout, dont dans les établissements du Centre intégré universitaire de soins et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. La buanderie des différents hôpitaux est également plus occupée qu’à l’habitude depuis le début de la crise.
Au CIUSSS, on assiste à une augmentation de près de 10% du volume de lingerie, literie et équipement de protection qui doit être lavé mensuellement, ce qui représente environ 50 000 kilogrammes.
«Nous tenons toujours pour acquis que toute la lingerie et literie souillée que nous recevons à la buanderie est contaminée, peu importe d’où elle provient. Nous avions donc déjà des mécaniques en place pour s’assurer que le matériel est manipulé de façon sécuritaire par notre personnel», indique Kellie Forand, agente d’information au CIUSSS régional.
Les différents établissements du CIUSSS suivent les recommandations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) à cet effet. Ces normes prévoyaient déjà des procédés visant à éviter la contamination avec les autres virus qui font surface chaque année, de sorte que l’arrivée de la COVID-19 n’a pas nécessité de gros ajustements de ce côté.
Au sein des centres hospitaliers du CIUSSS, la lingerie-literie et les équipements de protections qui peuvent être lavés, comme les jaquettes de contagion, sont d’abord envoyés dans une zone avec le matériel souillé.
«Nous nous assurons qu’il n’y a aucun croisement entre la zone avec le matériel souillé et la zone propre. Le transport de la lingerie-literie et de l’équipement souillé arrive par camion. Il y a un quai de déchargement particulier réservé pour l’arrivée de ce matériel souillé, dans des sacs de nylon sur des chariots. Dès que le camion est déchargé, il est complètement désinfecté», détaille Mme Forand.
On retrouve huit buanderies dans les établissements du CIUSSS en Mauricie et au Centre-du-Québec. Six d’entre elles sont destinées au lavage des équipements des employés. Elles sont à La Tuque, Shawinigan, Trois-Rivières, Louiseville, Drummondville et St-Ferdinand. Les deux autres buanderies, situées à Sainte-Thècle et à Nicolet, sont réservées aux vêtements des résidents des établissements gérés par le CIUSSS.
Environ 140 personnes travaillent au lavage et à la désinfection de la literie-lingerie et des équipements de protection lavables au CIUSSS. En plus de l’uniforme, de la jaquette, du masque de procédure et des gants que les buandiers portent déjà, ils disposent aussi de protection supplémentaire en cette période de pandémie, soit des protections oculaires et des visières.
Lorsque les sacs de matériel souillé sont déchargés du camion, un buandier dédié à cette zone les transporte vers les tunnels de lavage ou les laveuses, selon les sites. Les chariots souillés vidés sont aussi désinfectés après chaque utilisation.
«La lingerie-literie et l’équipement de protection sont alors lavés avec une solution de savon conçue pour le nettoyage en profondeur contre les virus et bactérie que le personnel soignant et de soutien est susceptible de rencontrer dans le cadre de son travail», précise l’agente d’information du CIUSSS.
Après cette étape, la lingerie-literie et l’équipement de protection arrivent dans la zone propre, où se trouve le reste du personnel de la buanderie qui n’a pas accès à la zone destinée au matériel souillé.
Dans la zone propre, les employés sèchent, plient et/ou ensachent la lingerie-literie et l’équipement de protection et l’acheminent au débarcadère réservé au matériel propre. Celui-ci sera chargé dans un camion pour être acheminé vers les différentes installations.
Les masques N95 conservés et stérilisés
L’utilisation et la réutilisation, le cas échéant, des équipements de protection individuelle sont également soumises aux règles de l’INSPQ. «Nous suivons donc les règles les plus à jour à cet effet. Les recommandations par rapport aux façons de disposer des équipements souillés ne sont pas différentes à l’heure de la crise actuelle puisque des mécanismes sont déjà en place pour s’assurer que cette disposition est sécuritaire», rapporte Kellie Forand.
Comme les équipements souillés ne sont pas considérés comme des déchets biomédicaux –ces derniers étant gérés par des compagnies spécialisées–, ils sont plutôt traités avec les autres déchets de l’hôpital.
«Ils ne représentent pas de risques particuliers pour la santé des travailleurs qui les manipulent lors des différentes étapes de collecte, d’entreposage, de transport et de traitement lorsqu’ils sont eux-mêmes les équipements de protection nécessaire», ajoute Mme Forand.
Ainsi, les équipements jetables souillés, comme les masques de procédure, sont placés dans ces sacs fermés qui sont ensuite jetés dans la chute à déchets, vers les bennes à ordures. Le personnel qui doit les manipuler porte toujours des gants et des équipements de protection supplémentaires au besoin.
Toutefois, certains équipements sont mis de côté en vue d’être stérilisés. C’est le cas pour les fameux masques N95 utilisés qui sont mis de côté dans des boîtes et sont stérilisés. «Selon l’INSPQ, ils pourraient être utilisés à nouveau si nous manquions de masques, mais cela n’a pas été le cas jusqu’ici», soutient Mme Forand.