Un coup de pouce qui propulse
NICOLET. Quelque part au printemps 2013, Marie-Ève Dupont-Plamondon franchit la porte du Carrefour jeunesse-emploi Nicolet-Bécancour. Elle y fait une rencontre qui changera sa vie professionnelle et obtient un coup de pouce qui lui fait prendre conscience de sa flamme entrepreneuriale. Un feu qu’elle saura bien entretenir, depuis, en fondant une entreprise florissante: Coup de pouce PME.
«Enfant, j’étais du genre à jouer au hockey avec mes amis garçons. Au secondaire, je m’impliquais dans la musique, le comité environnemental et le conseil étudiant. Au cégep, je vais m’impliquer dans l’improvisation. J’étais à la table et je tenais les statistiques. Sans le savoir, j’étais déjà dans les valeurs entrepreneuriales que sont la coopération et la dynamisation d’un milieu», explique Marie-Ève Dupont-Plamondon en confiant qu’elle n’avait jamais pensé à fonder une entreprise avant l’université.
Après une technique en éducation spécialisée et étant enceinte à ce moment-là, elle prend le chemin d’un baccalauréat en enseignement au primaire. «J’ai tripé pendant mes stages, mais je me suis rendu compte que c’était demandant et les récits concernant les suppléances n’étaient pas très joyeux», rapporte-t-elle.
Avril 2013 marque un tournant pour la jeune femme.
«Je suis allée frapper à la porte de Services Québec en détresse. Je n’avais pas assez de suppléances pour subvenir à mes besoins et n’avais plus rien dans mon frigo. J’ai eu un déclic : je ne pouvais pas vivre ça plus longtemps. Je suis une personne de projets, je veux faire une différence. Tout en ayant beaucoup de respect pour la suppléance, c’était pour moi synonyme d’esclavage. Être dans les bottines de quelqu’un d’autre, de ne pas développer de relations avec les élèves à long terme, je ne me voyais plus faire ça», avoue-t-elle.
C’est ce constat qui l’a menée au Carrefour jeunesse-emploi Nicolet-Bécancour. Philip Powers qui l’a accueillie. «Il a d’abord désamorcé la grosse charge émotive que j’avais et après, on a regardé où je pouvais m’en aller au niveau professionnel», indique-t-elle.
La multitude de rencontres avec ce conseiller en accompagnement l’a menée à fonder Coup de pouce PME en avril 2018 avec sa complice Hannah Korb. Avec ce service de soutien aux entreprises, les deux femmes offrent aux patrons de combler leur besoin ponctuel de main-d’œuvre, qu’il s’agisse de tâches administratives, de communication et de production. Leur slogan : «Si cela s’apprend, on peut le faire!».
Plus tard, en novembre 2019, les deux femmes d’affaires ont ajouté une corde à leur arc avec le service AppréciAction, un programme conçu pour soutenir concrètement les entreprises en prenant en charge la planification et la gestion des pratiques liées à l’appréciation et la reconnaissance en milieu de travail.
«La reconnaissance est l’un des facteurs qui a le plus d’influence sur le bonheur au travail. Toutefois, c’est également celui qui est le moins bien évalué selon l’Indice de Bonheur Léger au Travail. Il est pourtant démontré que la reconnaissance favorise la rétention de la main-d’œuvre, l’attraction de nouveaux talents ainsi que la mobilisation des employés, qui sont tous des paramètres directement liés à la rentabilité d’une entreprise», explique Marie-Ève Dupont-Plamondon.
Cette dernière offre aux entreprises une panoplie d’outils comme un test afin de définir le langage d’appréciation de chacun des membres de l’équipe, un sondage d’évaluation du bonheur au travail, un questionnaire sur les préférences et intérêts, un plan d’action, un atelier formatif et l’organisation d’activités.
Bien dans sa peau, avec le recul, Marie-Ève Dupont-Plamondon ne regrette pas ses choix audacieux qui lui font vivre le bonheur au travail.
«Maintenant, je suis tellement en cohésion avec mes valeurs! Je me sens utile quand je travaille. J’ai de la reconnaissance comme jamais. Je sais où je m’en vais et je sais quel type de client je veux attirer. Je bâtis une entreprise, mon entreprise, mon bonheur», conclut-elle.