Quand la peinture à la craie réunit deux entrepreneures
ÉCONOMIE. Mélissa Dubois et Dominique Lapointe sont deux entrepreneures ambitieuses et créatives qui ont fréquenté l’école les Seigneuries de Saint-Pierre-les-Becquets au même moment sans vraiment s’y connaître. Le match entrepreneurial s’est fait lors d’une formation sur la peinture de meubles à la craie qu’elles ont toutes deux suivi.
«Ayant un conjoint qui travaille sur la route, je voulais une meilleure conciliation travail-famille. Je rêvais d’avoir quelque chose à moi et de miser sur mon côté artistique. J’ai décidé de me lancer en affaires en me disant : «Je vais bien trouver»», lance Mélissa Dubois qui était, à l’époque, coordonnatrice à la Clef de la galerie.
«J’ai toujours aimé aller dans les ventes de garage et les marchés aux puces pour y trouver des meubles que je peux transformer. Quand j’ai découvert la peinture à la craie, il y a eu un déclic. Peut-être qu’il y a une demande là-dedans? C’est comme ça que m’est venue mon idée d’entreprise», se rappelle-t-elle.
De son côté, Dominique Lapointe, formée en comptabilité et en gestion, est la directrice générale de la municipalité de Parisville. «J’ai quand même toujours eu un côté entrepreneurial. Bien que j’ai un emploi que j’aime, j’avais le goût de me changer les idées. C’est pour cela que j’ai suivi une formation sur la peinture à la craie», souligne Dominique Lapointe qui, elle aussi, est une accro des brocantes.
Deux passionnées du même domaine, mais qui, au milieu des années 2010, ne se connaissent que de vue. «J’ai su, par la bande, que Mélissa avait suivi la même formation que moi. Je suis rentrée en contact avec elle. On s’est échangée des photos de nos réalisations. Il y a une flamme qui s’est allumée à ce moment-là», ajoute-t-elle.
Un coup de foudre professionnel, mais aussi amical. «On a des forces différentes. On se complète bien. Ça fait un gros clic professionnel et personnel entre nous», au dire de Mélissa. Plus rationnelle et terre à terre, Dominique combine ses forces à une Mélissa plus créative. «Ça va super bien. On est un peu comme des sœurs. C’est comme si on s’était toujours connue», précise cette dernière.
Les deux femmes sont toujours aux aguets. Tout en étant sélectives, elles parcourent les endroits où l’on vend des meubles usagés et les rues lors des cueillettes des encombrants. De plus en plus connues, les femmes se font offrir fréquemment des meubles.
Expérience aidant, elles ne recueillent plus aussi intensément qu’il y a quelques années. «Pour être transformé, un vieux meuble doit avoir du potentiel. Idéalement, il doit être en bois et avoir un look rétro qui nous interpelle», indique Mélissa. Également, la capacité d’entreposage à leur disposition entre en ligne de compte afin d’éviter de s’encombrer.
D’un hobby à une entreprise
«On n’a jamais été guidé par le profit. La demande provenait sans qu’on la sollicite. C’est à ce moment-là que l’on a créé une page Facebook pour présenter nos créations et les vendre. Les étoiles se sont alignées», indique Mélissa.
Dominique va dans le même sens. «Bien qu’on soit une entreprise assumée, ça demeure une source de plaisir et on veut que cela le demeure», souligne celle qui annonce que Craie-moé, craie-moi pas, après certaines explorations, va revenir à sa base. «Après deux ans, on sait ce qu’on veut : dénicher des meubles qui nous accrochent et les transformer. On ne veut pas faire de la production à la chaine».
Dominique ajoute: «Quand on va à notre atelier situé à Fortierville, c’est toujours dans le bonheur. Ce n’est pas un travail», précise celle qui adore l’aspect «ici et maintenant» du travail manuel. «À l’atelier, je ne pense plus à rien, je pense seulement au résultat que cela va donner». Et, à constater le succès, force est de constater qu’il y a là belle entreprise!
Pourquoi la peinture à la craie?
«Cette matière donne un côté vintage et antique. Ça donne un aspect vieilli. On ne sait pas si c’est vraiment un vieux meuble ou un meuble qui est «antiqué». Parfois, c’est dur à croire», indique Caroline qui donne par le fait même un indice sur l’une des sources à l’origine du nom de leur entreprise.
L’autre provient de Mélissa. «On se cherchait un nom qui nous correspondait. Un nom humoristique et qui sortait de l’ordinaire. On ne trouvait rien à notre goût. Caroline m’a dit : «Crée-moi, crée-moi pas (Craie-moé, craie-moé pas), on va trouver». On vient de le trouver je lui ai dit. On a éclaté de rire. On a dormi là-dessus. Le lendemain, on l’aimait toujours», relate-t-elle.
Dans l’attente de voir concrétiser leur rêve d’avoir pignon sur rue dans leur coin de pays, notons que l’on peut se procurer les meubles de Craie-moé, craie-moé pas sur la page Facebook de l’entreprise.